Les messages électroniques permettent de joindre les consommateurs directement et à bas coûts. Cela nécessite de consister une base de données de contacts et d’utiliser un outil d’emailing de façon efficace. Nous allons découvrir comment dans ce chapitre.
Le marketing par email est né tôt dans l’histoire du web. On en entend déjà parler à la fin des années 80, puis on le voit s’étendre rapidement grâce au déploiement des ordinateurs personnels et des connections à internet. À partir de 1995, ce support était devenu tellement populaire (et tellement économique par rapport au support papier) qu’il dépassait en volume le marketing direct traditionnel par courrier postal58. Dès ses début, cette nouvelle forme de publicité ne pouvait que séduire les responsables marketing : un accès direct au client, un coût extrêmement faible, la possibilité de personnaliser les messages et une diffusion quasi-instantanée.
Le courrier électronique publicitaire respectueux de la réglementation est très semblable à son équivalent non-sollicité, le SPAM, avec lequel il est parfois confondu. C’est pourquoi il est important de commencer ce chapitre en définissant le cadre légal dans lequel peut s’exprimer ce support publicitaire.
Tout d’abord, et c’est le plus important, la loi du 21 juin 2004 pour la Confiance dans l’Economie Numérique spécifie qu’il est interdit d’envoyer des messages électroniques promotionnels à des personnes physiques sans leur consentement : il est nécessaire d’obtenir auparavant leur approbation. Un annonceur ne peut donc pas simplement décider de rassembler toutes les adresses emails de ses clients et de leur envoyer un email publicitaire. Le législateur a tout de même prévu la possibilité d’envoyer des emails de prospection, mais seulement dans deux cas. D’une part, dans un cadre professionnel, au titre de la fonction d’une personne. Par exemple, il est possible d’envoyer un email publicitaire concernant une offre de fourniture de bureau au responsable des services généraux d’une société. D’autre part, cela est également valable pour les adresses email dites génériques (info@societe.com ou contact@entreprise.fr) pour lesquelles le consentement est présumé, sauf manifestation d’un souhait inverse.
L’identification de l’auteur de l’envoi est obligatoire, ainsi que la présence d’un lien permettant de se désabonner. De plus, la nature publicitaire de l’email doit bien être précisée. Par ailleurs, si les noms et coordonnées des destinataires se trouvent dans une base de données (comme c’est souvent le cas), ils doivent disposer d’un droits d’accès, de modification, de rectification et de suppression de leurs données personnelles. Enfin, le marketing par email doit, comme les autres supports, se soumettre à la réglementation générale sur la publicité, par exemple celle concernant les jeux en ligne, la vente d’alcool ou de tabac.
Un dispositif d’emailing repose sur deux axes. D’une part sur la base, ou la liste des adresses email des destinataires des publicités. Et d’autre part sur l’outil d’emailing qui va se charger de diffuser les campagnes.
Une base de données d’emailing est composée de personnes ayant spécifiquement donné leur accord pour recevoir des messages promotionnels d’un annonceur en particulier.
La collecte d’emails d’internautes au sein d’une base peut se faire de différentes manières. Avant de rentrer dans le détail de ces méthodes, faisons tout d’abord la distinction entre les différentes philosophies de recrutement59 :
Avec l’opt-in, l’accord de l’internaute donc explicite et volontaire, avec l’opt-out l’accord de l’internaute est demandé a posteriori. Etant donné la réglementation, la méthode opt-in est celle qui est le plus conforme aux souhaits du législateur. Force est cependant de constater que certains annonceurs utilisent toujours les techniques opt-out.
Avant d’envoyer vos campagnes d’emailing, vous devrez collecter des emails et les rassembler au sein d’une base. Vous pouvez tout d’abord proposer aux internautes qui s’inscrivent sur votre site de s’abonner en même temps à votre newsletter. Nous avons vu que vous pouviez utiliser pour cela l’une des quatre philosophies exposées ci-dessus (d’opt-in actif à opt-out passif). Cette méthode vous permettra notamment de mettre en place des opérations de fidélisation qui consisteront à cibler exclusivement les personnes qui se sont déjà inscrites sur votre site. Vous pouvez également proposer aux internautes qui ne font que visiter votre site de s’y abonner également en affichant un bloc sur votre site qui incite les internautes à donner leur adresse email. Cette technique permet, sur le long terme, de se constituer une base d’adresses email de « prospects tièdes », c’est-à-dire des internautes qui ont l’intention d’acheter « dans l’absolu » mais pas forcément au moment de leur visite. N’oubliez pas de faire en sorte que la perspective de recevoir vos emails soit suffisamment intéressante pour les internautes : « Inscrivez-vous et recevez un bon d’achat », « Recevez des astuces toutes les semaines » ou « Soyez avertis des ventes flash avant tout le monde ». N’omettez pas, si possible, de préciser la fréquence d’envoi des emails et de rassurer les internautes sur le fait qu’ils ne seront pas l’objet d’incessants emails non-sollicités.
Vous pouvez également mettre en place des opérations de recrutement, notamment au moyen de jeux concours. En échange de leurs coordonnées, vous proposez aux internautes de participer à un tirage au sort qui leur permettra de gagner des lots attrayants. Vous pouvez promouvoir cette opération sur votre site mais également au travers de campagnes publicitaires (au travers de l’affiliation et des réseaux sociaux par exemple) et en la diffusant sur les sites qui répertorient l’ensemble des jeux concours sur le web.
Les annonceurs disposent en général d’une base d’emails qu’ils ont collectés eux-mêmes avec le temps ou au moyen d’opérations de recrutement. Mais il est également possible de louer des bases qui ont été au préalable récoltées par des sociétés dont c’est la spécialité. La société 1000Mercis, par exemple, est un des leaders en France. Elle propose, au travers de son offre « Email Attitude », une base de plus de 23 millions de prospects. Ces adresses emails sont issues de sites qui, lors de leur inscription, proposent aux internautes de recevoir les offres de ses partenaires. Ces adresses sont collectées et rassemblées au sein de bases qu’il sera ensuite possible de segmenter. En effet, comme chaque site est bâti sur une thématique particulière (cuisine, sport, jeux) et touche une population aux caractéristiques particulières (âge, sexe, catégorie socio-professionnelle), il est possible de découper ces bases en fonction du profil d’internautes que l’annonceur souhaite atteindre.
La location de bases d’emails se paye au CPM (coût par millier d’emails diffusés). Les tarifs sont très variés. Il est tout à fait possible de louer des bases de faible qualité et surexploitées à quelques euros du CPM et des bases très qualifiées pour plusieurs centaines d’euros du CPM.
Remarque Choisissez toujours des prestataires qui ont pignon sur rue et qui garantissent que leurs bases sont recrutées en accord avec la loi (en opt-in notamment).
La diffusion d’emails en grande quantité requiert une technologie qui est très différente de celle utilisée par les logiciels de messagerie personnelle. Le transport motorisé constitue une bonne analogie : la technologie et les outils pour faire voyager 500 personnes d’un point A à un point B est bien différente de celle nécessaire pour transporter 1 personne sur le même trajet. Il en est donc de même pour l’envoi de messages électroniques en masse, cela requiert l’usage d’un logiciel et d’une infrastructure spécifique.
Les emails indésirables sont de mieux en mieux détectés et filtrés par nos logiciels de messagerie. Un des paramètres utilisés pour les reconnaître consiste à étudier la technologie employée par l’envoyeur. Si celle-ci est respectueuse des règles légales et des normes techniques, les emails arriveront sans encombre dans la boîte aux lettres des destinataires. À l’inverse, si l’envoi d’email ne respecte pas ces règles, les filtres peuvent estimer qu’il s’agit de courriers non-sollicités, et ce, même s’ils sont légitimes. Des emails promotionnels légitimes peuvent donc être bloqués par les filtres anti-spam si l’outil employé par l’annonceur ne respecte pas les contraintes techniques afférentes à ce média. La performance des campagnes sera dans ce cas détériorée car certains emails ne seront pas remis à leur destinataire. Un annonceur qui voudra envoyer un emailing de masse devra donc s’assurer du respect de toutes les règles et normes techniques. Pour ce faire, il est préférable d’utiliser l’un des nombreux outils modernes et évolués qui permettent, entre autres, une délivrabilité importante (la délivrabilité est la proportion d’emails qui arrivent effectivement aux prospects).
Remarque En France, DoList, Emailvision et Message-Business sont parmi les éditeurs les plus connus de tels outils. Basée aux Etats-Unis, la solution en libre-service MailChimp connaît également un succès important dans le monde entier.
L’autre raison qui pousse les annonceurs à utiliser un outil d’emailing du marché est que ces logiciels offrent des fonctionnalités avancées qui facilitent leur travail :
Remarque En moyenne, la diffusion d’une campagne revient à quelques centimes par email. L’américain MailChimp propose son outil gratuitement jusqu’à 2000 contacts et 12.000 emails envoyés par mois.
Vous avez maintenant collecté des adresses email et choisi un outil de diffusion. Voyons maintenant comment créer des campagnes efficaces.
Avant de parler de la façon dont il convient de concevoir une campagne marketing par email, intéressons-nous aux caractéristiques d’une opération réussie. En général, pour savoir si une action promotionnelle a atteint son objectif, le premier réflexe est de s’intéresser à son retour sur investissement : la campagne a-t-elle rapporté plus que ce qu’elle a coûté ? Le support email ne déroge bien entendu pas à la règle, c’est pourquoi le taux de conversion de la campagne reste l’indicateur clé. Sur 100 destinataires de l’emailing, combien ont choisi d’acheter, de créer un compte ou tout autre action significative économiquement pour l’annonceur ? Et en termes financiers, quel chiffre d’affaire et quelle marge la campagne a-t-elle générés ? Si ces valeurs permettent de jauger la performance finale d’une opération, il existe également d’autres indicateurs intéressants. Ce sont ceux que nous allons découvrir maintenant.
Cet indicateur correspond à la proportion d’internautes qui ont choisi d’ouvrir l’email d’une campagne. Si quinze destinataires ont ouvert un email envoyé à cent personnes en tout, le taux d’ouverture de cette campagne sera de 15%. Ce paramètre dépend notamment de deux facteurs :
Remarque Plus le taux d’ouverture sera élevé, plus les internautes seront enclins à cliquer sur l’un des liens présents dans l’email. Très logiquement la rentabilité d’une campagne est en général proportionnelle à son taux d’ouverture.
Comme sur tous les autres supports, la proportion d’internautes qui cliquent sur une publicité (dans ce cas sur un lien présent dans l’email) est un signal très intéressant pour le marketeur. Sauf dans le cas rare où la campagne n’est qu’à portée informative et ne comporte aucun lien (auquel cas le taux d’ouverture est le plus important) les internautes, pour acheter, doivent bien visiter le site de l’annonceur, donc cliquer dans l’email. Le taux de clic s’entend donc de deux façons. D’une part globalement, il s’agit alors du nombre de destinataires qui ont cliqué (sur au moins un lien), divisé par le nombre total de destinataires. D’autre part, individuellement, c’est-à-dire par lien. Un email promotionnel comprenant le plus souvent plusieurs liens (un lien pour chaque produit promu par exemple), il est intéressant de comparer l’intérêt que les internautes auront porté à chacun d’entre eux.
Remarque Le taux d’ouverture moyen est de 21% environ, le taux de clic moyen, quant à lui, se situe autour de 6%60.
Les trois indicateurs importants, que l’on pourrait classer de façon chronologique, sont donc le taux d’ouverture, le taux de clic et le taux de conversion. Les emails promotionnels doivent donc logiquement, en premier lieu, donner envie d’être ouverts puis contenir des liens qui incitent à être cliqués, pour finalement diriger sur une page ou un site qui favorise la conversion. Les logiciels d’emailing mesurent et enregistrent notamment les deux premiers.
Remarques Il vous faudra « marquer » les URL des liens inclus dans vos email pour mesurer les taux de conversion de vos campagnes. Rendez-vous au chapitre concernant l’analyse web en troisième section pour en savoir plus.
Pour mesurer le taux d’ouverture, les outils d’emailing ajoutent un pixel transparent dans chaque message envoyé. Si cette image est affichée par le destinataire, ils considèrent que l’email a été ouvert. Cette mesure n’est pas parfaite car de nombreux logiciels de messageries ne téléchargent pas automatiquement les images à l’ouverture. Certains annonceurs choisissent d’ailleurs parfois de concevoir leurs emails seulement avec des images (les textes étant inclus dans les illustrations) de façon à forcer les destinataires à les afficher pour prendre connaissance du contenu du mail.
Pour mesurer les clics, les outils d’emailing encapsulent les liens inclus dans les emails à l’intérieur de liens de redirection automatique. Lorsqu’un internaute clique sur un lien, celui-ci est instantanément redirigé sur la page réellement pointée par le lien. Cette opération est si rapide que l’on ne s’en rend pas compte. À chaque redirection effectuée, l’outil sait qu’un clic a été effectué, et sur quel lien.
Suite à la réception d’un email promotionnel, les destinataires peuvent choisir de se désabonner (c’est-à-dire de ne plus recevoir d’email de votre part) en cliquant sur le lien prévu à cet effet. Les outils d’emailing se chargent de la gestion des désabonnements et ôtent automatiquement de vos bases les personnes qui ne souhaitent plus y figurer. Le nombre de désabonnements figure en général dans les rapports de campagnes et constitue également un indicateur intéressant pour jauger de la qualité et de l’impact d’une opération. Un email qui aura généré de nombreux désabonnements a probablement été perçu comme insistant, peu qualifié ou peu pertinent par les destinataires.
Remarque Attention, il faut attendre quelques jours avant d’obtenir des résultats définitifs pour une campagne. Les internautes n’ouvrent pas nécessairement les emails immédiatement après les avoir reçus.
Le taux d’ouverture et le taux de clic d’un email dépendent évidement de sa conception et de sa rédaction. Plus l’email correspondra aux attentes des destinataires, plus ceux-ci auront tendance à les consulter puis à y cliquer.
Le sujet d’un email promotionnel est l’un des facteurs qui contribue le plus au taux d’ouverture. Voici quelques recommandations :
Prenons l’exemple d’une entreprise spécialisée dans la vente de cartouches d’imprimante en ligne qui souhaite inciter les membres de sa base à visiter son site à l’occasion d’une opération spéciale : « Pour une cartouche achetée, une cartouche gratuite ».
Voici différentes propositions de rédaction du sujet de l’email :
Remarque Attention, les bases d’emails s’usent. Le fait d’envoyer des emails régulièrement avec des sujets identiques provoquera une baisse mécanique et graduelle du taux d’ouverture. Il est donc préférable de modifier les sujets régulièrement.
Les outils d’emailing permettent aux annonceurs de choisir sous quel nom d’expéditeur les emails promotionnels vont apparaître dans les boîtes de réception. Selon certaines études61, le nom de l’expéditeur revêt une importance plus grande encore que celle de l’objet de l’email dans la prise de décision des internautes concernant son ouverture. Plus encore, le fait, pour le destinataire, de connaître l’expéditeur d’un email est reconnu comme étant le facteur qui contribue le plus à sa décision62. Ces deux raisons poussent donc les marketeurs à être très vigilants sur le nom qu’ils vont choisir. D’une part, on peut théoriquement considérer que les internautes connaissent plus surement votre marque que vous-même, c’est donc votre marque qui devra apparaître comme expéditeur. D’autre part, comme les destinataires prennent en compte la connaissance de l’expéditeur plus que tout autre facteur, il sera nécessaire de conserver le même nom d’expéditeur pour toutes vos campagnes.
Remarque Ces recommandations globales vous donneront un bon point de départ. Cependant, chaque situation est particulière. N’hésitez pas à faire vos propres tests : faites varier le nom de l’expéditeur et observez lequel donne les meilleurs taux d’ouverture.
Les emails promotionnels revêtent des formes diverses : lettres d’information (newsletter), promotions, ventes flash, annonces commerciales, alertes automatiques ou relances. Elles remplissent toutes un rôle et sont adaptées à certaines phases du marketing web : amélioration de la notoriété, ventes et fidélisation. Quelques soient leurs objectifs, pour être efficaces, ces messages doivent respecter un certain nombre de règles.
Tout d’abord sur leur contenu :
Vous devrez ensuite respecter certaines règles sur la forme de vos emails :
Remarque Comme nous l’avons déjà abordé dans les chapitres précédents, préférez la qualité à la quantité : diffusez avant tout des emails attrayants et correctement rédigés qui apportent de la valeur aux destinataires.
À l’instar des autres supports, le ciblage, c’est-à-dire la sélection des destinataires des campagnes emailing, influence largement leur performance. Ce ciblage, à la différence des autres canaux, dépendra avant tout de votre base et de la façon dont vous l’avez récoltée. Il sera basé sur les informations que vous aurez demandées lors du recrutement des internautes (âge, sexe, origine géographique, date d’ajout à la base) et de celles que vous aurez collectées par ailleurs (derniers produits consultés, date du dernier achat, type d’abonnement). Il vous appartiendra, en fonction des données à votre disposition, de définir des ciblages pertinents pour votre site et de concevoir des campagnes qui leur correspondront au mieux.
Remarque Les outils du marché permettent de choisir à quels segments (en fonction des informations présentes dans la base) on destine une campagne.
Prenons l’exemple d’un site de rencontre. Doit-on envoyer le même email à tous les inscrits indifféremment de leur profil ? Ceux qui ont un abonnement payant et ceux qui n’ont conservé qu’un abonnement gratuit ? Les hommes et les femmes ? Les personnes qui ont déjà acheté mais ne sont pas revenues depuis longtemps ? Probablement pas. Il faudra certes des campagnes larges, qui touchent beaucoup de membres, mais il faudra également adapter des campagnes à certaines typologies d’utilisateurs (proposer un abonnement moins cher à ceux qui ne se sont pas abonnés depuis longtemps par exemple). La force du marketeur sur ce support est réellement de savoir parler à chaque catégorie de prospects. L’absence d’intérêt des destinataires pour le contenu des emails qu’ils reçoivent est la première cause de désabonnement63.
Le reciblage automatique par email est particulièrement adapté aux sites e-commerce. Il consiste à envoyer automatiquement des messages aux internautes en se basant sur leur comportement (on parle aussi de ciblage comportemental). Par exemple, s’ils ont visualisé certains articles ou s’ils en ont ajouté à leur panier sans les commander, on leur fera parvenir un email qui reprend une liste de ces articles et qui les incite à finaliser leur commande. Chaque email est personnalisé pour le destinataire en fonction de ses actions. Le reciblage nécessite l’usage d’une solution technique avancée capable de s’intégrer avec le logiciel de gestion du site de l’annonceur, de « comprendre » le comportement des internautes et de les identifier. Il faudra en outre programmer les règles et les scénarios qui seront déclenchés lorsqu’un comportement particulier est détecté. Par exemple : « Lorsqu’un internaute consulte un produit et ne revient pas sur le site pendant plus de trois jours, envoyer l’email de relance numéro 2 ».
Les outils d’emailing permettent de mettre en place des campagnes de test. Il s’agit simplement d’envoyer, pour une campagne donnée, un certain nombre d’emails différents (en général deux ou trois) et de mesurer leurs performances grâce aux taux d’ouverture et de clic. Cet envoi doit se faire sur un échantillon représentatif de la base (âge et sexe notamment) pour obtenir des résultats statistiquement valables. Une fois les résultats obtenus, on envoie sur le reste de la base la version de l’email qui aura obtenu les meilleures performances.
Tous les éléments peuvent être testés : le sujet de l’email, le contenu écrit, les thèmes abordés, les illustrations, la quantité de contenu et le degré de personnalisation (appeler le destinataire par son nom par exemple). Comme nous le verrons dans le chapitre dédié à l’optimisation, pour obtenir des résultats vraiment significatifs, il vous faudra concevoir des versions vraiment différentes, voire clivantes, de vos différents emails de test car vous obtiendriez dans le cas inverse des résultats tellement proches que vous ne pourrez pas désigner la version d’email gagnante. Si le nombre d’adresses mail en votre possession n’est pas suffisant pour faire un test sur un échantillon, vous pouvez aussi choisir d’utiliser l’ensemble de la base. Vous appliquerez, au prochain envoi, les enseignements que vous aurez retirés de ce test.
Le jour de la semaine choisi pour la diffusion d’une campagne influence sa performance. Ce paramètre dépend du marché dans lequel vous évoluez. Une étude64 a par exemple montré qu’en ce qui concerne le secteur du tourisme, les trois jours qui enregistrent les meilleurs taux d’ouverture sont le lundi (25,33 %), le vendredi (25,03 %) et le dimanche (25,40 %). Chaque situation étant particulière, rien ne vous empêche, pour mieux connaître les préférences de votre base, d’envoyer par exemple votre newsletter hebdomadaire à un jour différent chaque semaine et d’en tirer les conclusions pour les envois futurs.
Remarque Une autre façon d’améliorer statistiquement ses indicateurs de performance est de nettoyer sa base régulièrement. Cela consiste à prendre en compte les désabonnements (s’ils ne sont pas pris en compte automatiquement), les rebonds ou « bounces » (ces adresses email qui refusent de réceptionner les messages) et à ôter les prospects qui n’ouvrent jamais les emails.
Envoyer un email à un client, c’est l’atteindre au cœur de sa vie numérique. Il n’est pas besoin de partir à sa rencontre, de s’afficher sur des sites ou des moteurs de recherche : vous l’atteignez sans effort et à moindre coût. Sa puissance a malheureusement nui à ce support qui souffre des abus en tout genre commis par les marketeurs indélicats. Les internautes sont devenus plus méfiants, mais aussi plus exigeants. Il vous faudra, pour gagner leur confiance et dépasser le stade de l’ouverture de l’email, l’utiliser avec parcimonie et responsabilité. Et ne jamais omettre de personnaliser vos emails et de les rendre utiles.