Extrait de l'ouvrage "Réussir son marketing web" de Serge Roukine (Auteur)
La publicité « sociale » est le nouvel eldorado du marketing web grâce à sa capacité à créer un lien durable avec les internautes et à les cibler avec précision en fonction de leur âge ou de leurs centres d’intérêt. En quoi consiste le marketing social ? Comment établir sa présence sur les sites communautaires ? Nous verrons comment concevoir et optimiser une campagne sur ce support.
En France, 38% des cadres estiment que les entreprises doivent communiquer sur les médias sociaux comme Facebook ou Twitter, et 27% des entreprises le font déjà15. Le plus grand réseau social du monde est pourtant très récent. Facebook est né en février 2004 à Harvard aux Etats-Unis. Créé par un étudiant, Mark Zuckerberg, ce qui allait devenir un des plus grand phénomène du web, TheFacebook, tel qu’il était nommé alors, était réservé aux seuls membres de cette université. Ils l’utilisaient à la manière d’un annuaire étudiant pour partager leurs photos et des informations les concernant. Fort de ses premiers succès, la société déménagea en Californie la même année et reçu son premier investisseur en la personne de Peter Thiel, le fondateur d’un autre succès du web bien connu, Paypal. En 2006, Facebook n’était plus réservé aux étudiants : toute personne âgée de 13 ans ou plus, pouvait créer un compte gratuitement. En 2007 Microsoft investira plus de 200 millions de dollar dans la société et en 2009, Facebook annonça pour la première fois être rentable. En 2011, en se basant sur des échanges d’actions entre particuliers, la valeur de l’entreprise de Mark Zuckerberg est estimée à plus de 50 milliards de dollars devançant ainsi eBay et devenant la 3ème plus grosse société du web en termes de valorisation derrière Amazon et Google.
Remarque La plus grande partie de ce chapitre sera dédiée à Facebook. Cependant, nous découvrirons également d’autres réseaux sociaux (Twitter et LinkedIn) et aborderons la notion de blog.
Facebook est un réseau social. Il permet aux internautes de créer un profil à leur image et d’y publier toutes sortes d’informations les concernant comme, par exemple, leur état civil et leurs centres d’intérêt. Ils peuvent même publier des photos, des vidéos et partager tout ce qui leur passe par la tête. Ils se construisent en quelque sorte une identité numérique, une vitrine personnelle. Mais ce n’est pas tout : les membres du réseau social peuvent également devenir amis. Cette possibilité de se déclarer ami d’un autre membre de Facebook offre plusieurs avantages :
Facebook permet donc d’une part de se créer un espace personnel sur internet et de l’aménager à sa façon en y publiant les informations que l’on souhaite, et d’autre part de se constituer virtuellement un réseau relationnel composé d’amis, de collègues et de parents.
Facebook annonce16 plus de 500 millions de membres actifs dans le monde (une autre source parle même de 700 millions d’utilisateurs17. En France ce chiffre est de près de 20 millions18. Cela représente une couverture de plus de 60% des internautes français. En tout, et c’est là peut-être le plus impressionnant, les internautes français passent plus de 4 heures 20 minutes par mois sur Facebook, contre 1 heure 15 minutes sur Google, et tout juste 1 heure sur Yahoo. Les tranches d’âge les plus présentes sont celles des 18-24 ans et celles des 25-34 ans qui représentent toutes deux plus d’un quart de l’audience du site. Tous les jours, plus de 12 millions de français se connectent sur Facebook. À titre de comparaison, l’audience du journal de TF1 se situe en général autour de 8 millions de téléspectateurs ! Enfin, en mai 2011, la société de mesure d’audience Comscore a annoncé que Facebook représentait près d’un tiers de toutes les bannières diffusées aux Etats-Unis. Voilà de quoi confirmer l’extraordinaire succès du réseau social et son importance cruciale pour le marketing web.
Comme nous l’avons déjà abordé, chaque utilisateur a une page d’accueil personnalisée. L’élément principal en est le fil d’actualité. Il est composé des « statuts », petits messages écrits par les amis de l’utilisateur, décrivant ce qu’il font, pensent ou souhaitent partager avec leur réseau (leurs amis sur Facebook). Chaque fois que quelqu’un publie un statut, celui-ci apparaît dans le fil d’actualité de ses amis. C’est le cas général, car pour éviter la surdose de contenu, Facebook a mis en place un algorithme qui fait remonter les informations les plus intéressantes en haut du fil d’actualité. Nous en parlons plus longuement plus bas.
Le réseau social américain rempli donc deux fonctions pour les internautes. D’une part, il est un hébergeur puisque tout le monde peut y publier du texte, des photos, des vidéos. D’autre part, il rempli un rôle de diffuseur d’information car il permet à ses membres de communiquer. Le moyen le plus simple étant de remplir son statut : il sera diffusé à tous ses amis. Facebook propose aussi une messagerie privée qui permet d’envoyer des messages à la manière d’un email ainsi qu’un logiciel de messagerie instantanée.
La structure de Facebook repose sur des éléments que l’on nomme des « objets ». Les objets Facebook représentent des types de données : profils, pages, événements ou applications. Chacune de ces entités sont liées entre elles au sein de ce qu’il est maintenant commun d’appeler le graphe social (« social graph » en anglais) c’est-à-dire l’univers de Facebook : des profils sont liés entre eux par un lien d’amitié, des applications sont liées aux profils des membres les ayant installées, des pages sont liées aux membres ayant cliqué sur le fameux bouton « J’aime » (nous en disons plus sur ce bouton au paragraphe suivant). Plutôt que d’avoir une vue strictement linéaire de son contenu, le génie de Facebook est aussi d’avoir pensé cette structure comme un écosystème. Chaque objet a certes une certaine forme, un certain contenu, mais il est lié aux autres et c’est aussi par ces relations qu’il se définit.
Les visions les plus simples sont souvent les plus puissantes. Le bouton « J’aime » de Facebook a conquis le web. On le voit sur la plupart des grands sites de contenus : il est maintenant possible de déclarer très facilement son affection pour tout ce qui se passe sur internet (ou presque). Ce bouton a son origine sur le réseau social. Son utilité est simple : en cliquant dessus, on créé une relation avec un objet sur le graphe social et on diffuse cette information à son réseau. On peut, par exemple, exécuter cette opération sur les pages Facebook (dont nous parlerons plus longuement ci-dessous). Cliquer sur le bouton « J’aime » aura deux conséquences principales : d’une part, cette information sera reprise sur le profil de l’utilisateur (« J’ai aimé la page XYZ »), et, d’autre part, ce dernier va devenir abonné à la page en question. Il verra donc apparaître les statuts que cette page va publier dans son fil d’actualité (au milieu des statuts publiés par ses amis). Chaque clic sur « J’aime » enrichit le graphe social en créant des relations entre les différents objets qui le composent.
Remarque Le graphe social est donc un ensemble qui contient toutes les entités de Facebook et les relations qui les lient. Notez dès maintenant que les développeurs peuvent y accéder au travers de l’interface (API) que Facebook met à leur disposition.
Facebook a compris que les êtres humains aimaient se définir par leurs centres d’intérêts. C’est en cela que le bouton « J’aime » est un outil si puissant. L’internaute s’en sert comme d’un moyen très simple d’envoyer des signaux permettant aux autres de savoir ce qu’ils aiment.
Les profils des membres de Facebook sont les objets les plus importants, car ce sont eux qui incarnent la « carte d’identité » électronique de ses membres. Les internautes y précisent, nous l’avons dit, toutes les informations qui les concernent : lieu de résidence, statut marital, religion ainsi que leurs centres d’intérêt. Rien n’est obligatoire sauf leur nom, leur sexe et leur date de naissance. Ils peuvent en outre choisir différents niveaux de confidentialité, ne permettant qu’à certaines personnes, ou à certains degrés de relation (amis ou « amis d’amis » par exemple) de consulter ces informations. Les profils contiennent au moins des albums photos, une liste d’amis et le « mur ». Ce dernier permet de voir défiler en temps réel la liste des statuts qu’un membre aura publiés, les messages que ses amis y auront déposés et un résumé de ses activités (il a aimé tel page, commenté telle photo etc.).
Chaque membre de Facebook peut également choisir d’installer des applications. Ces logiciels ne sont en aucun cas téléchargés sur leur ordinateur. À la manière de sites web, ces applications vont s’exécuter dans le navigateur des internautes. La différence principale étant qu’elles s’afficheront dans Facebook.
Une autre différence de ces applications, par rapport à leur équivalent « hors Facebook », est leur capacité d’interagir avec le réseau social au travers du graphe social. Elles peuvent lire des informations directement dans les bases de données de Facebook (au travers de l’API) et même y écrire. Avant qu’un internaute n’installe une nouvelle application, il lui est demandé de lui accorder des permissions. Les plus courantes sont :
La première permission signifie que l’application pourra lire et utiliser les informations de base. En d’autres termes, elle pourra accueillir l’internaute par son nom, détecter si c’est son anniversaire et télécharger la liste de ses amis. La seconde permission, quant à elle, permet tout simplement, au nom de l’internaute, de publier du contenu sur Facebook. Si l’application est un jeu, elle pourra par exemple publier des scores ou des niveaux atteints par l’internaute. Cette faculté, pour ces logiciels, de pouvoir se connecter au cœur du réseau d’amis et de l’identité numérique des utilisateurs ouvre d’énormes perspectives.
Les applications les plus populaires sont les jeux19. Il faut dire que les internautes vont sur Facebook principalement par divertissement20. C’est finalement dans les jeux que la dimension sociale s’est révélée être la plus puissante. Prenons l’exemple du jeu « Who has the biggest brain? ». Ce concept est connu, il consiste à résoudre le plus rapidement possible des problèmes faisant appel aux facultés intellectuelles. Le jeu intitulé « Programme d’Entrainement Cérébral du Dr Kawashima » sur plateformes Nitendo est probablement le plus renommé du genre. Ce principe connaissait déjà un succès important hors des réseaux sociaux mais une fois adapté sur Facebook, il semble prendre une dimension insoupçonnée. Un classement permanent des joueurs permet, par exemple, à chacun de se positionner par rapport à ses amis et les meilleurs scores sont partagés automatiquement pour que chacun puisse voir les progrès des autres. Ce qui était auparavant un concept déjà attrayant pour un joueur isolé voit son intérêt décuplé lorsqu’il est placé au sein d’un réseau social. Le succès de certaines sociétés spécialisées dans les jeux n’est donc pas surprenant. C’est le cas de Zynga, leader du « social gaming », dont la valorisation dépasse, dit-on, celle de Electronic Arts, le leader historique du jeu vidéo.
N’importe qui peut créer une nouvelle application sur Facebook. Il suffit pour cela de se rendre dans la section dédiée aux développeurs22 et de l’y déclarer. Une application Facebook n’est pas hébergée par le réseau social. C’est à son auteur de s’en charger. Elle sera en général intégrée à Facebook au moyen d’une « iframe », sorte de fenêtre qui permet de voir une page web à l’intérieur d’une autre. Une fois déclarée, les développeurs reçoivent une clé numérique permettant, au travers de l’API Facebook, à l’application de se connecter au graphe social, c’est-à-dire de lire et d’écrire des informations sur les objets et les relations. Le réseau social demande aux développeurs de respecter des règles23 notamment pour protéger leurs membres et leur confidentialité. Facebook peut suspendre une application sans préavis si celle-ci y contrevient.
Les applications sont hébergées sur le serveur de l’annonceur, ou de son agence, et intégrées à Facebook de façon transparente pour les utilisateurs. La largeur maximum pour une application est de 520 pixels. Cela permet au réseau social d’afficher ses publicités sur la droite pendant qu’un membre l’utilise. Le développeur peut choisir le niveau d’accès24 (les permissions) qu’il va demander aux internautes. Comme nous l’avons vu plus haut, une application peut accéder aux informations des membres et écrire des données en leur nom sur le réseau social. Elle peut également créer un objet en leur nom comme un événement ou un statut. Toutes les permissions demandées apparaîtront sur l’écran préliminaire affiché avant chaque installation. L’objectif de Facebook est de responsabiliser les propriétaires d’applications : plus ceux-ci souhaiteront aller loin dans l’interaction avec les données, plus le nombre de permissions sera élevé et plus les internautes hésiteront à installer l’application. Il est donc recommandé, pour augmenter le nombre d’installations, de limiter au maximum le niveau de permission requis, surtout lorsqu’il s’agit d’une application promotionnelle25.
Remarque L’installation est un procédé très simple pour les internautes. Une fois la demande de permission acceptée, ils sont directement dirigés sur l’application. Lorsqu’ils souhaiteront y revenir, un simple clic sur un lien présent dans leur page d’accueil le leur permettra.
Les marketeurs se sont rapidement emparé du concept d’application sur Facebook. Le format le plus populaire actuellement est celui des jeux concours. Il est particulièrement adapté aux réseaux sociaux parce qu’il présente un aspect ludique et que la récupération automatique des données personnelles des internautes facilite le processus d’inscription (l’usage d’un formulaire n’est pas obligatoire). De plus, il permet de profiter des mécaniques sociales : les internautes partagent volontiers avec leur réseau ce genre d’information.
Ces opérations peuvent permettre aux participants de gagner des lots ou de participer à un concept ludique (personnalisation d’un produit, jeux d’adresse, test de connaissances etc.). Votre objectif, comme marketeur, peut être multiple : générer des fans sur la page Facebook de votre marque, créer une animation pour votre communauté ou augmenter le nombre d’abonnés « opt-in » (c’est-à-dire qui acceptent de recevoir des emails promotionnels) d’une base. Les jeux concours permettent également d’enrichir une campagne de publicité sur Facebook par la perspective d’un gain qui attise l’intérêt des internautes et donc qui augmenterait mécaniquement les taux de clics. Ce n’est toutefois pas une obligation. Une publicité bien conçue (ce que nous verrons plus bas) permet en général d’obtenir de bonnes performances sans avoir à recourir à ce type d’incitation.
Une application est intéressante, nous l’avons vu, pour interagir avec votre audience sur le réseau social. Elle offre aussi d’autres avantages pour le marketeur. D’une part, elle donne accès à beaucoup plus d’informations sur les utilisateurs qu’une simple page Facebook : en fonction des permissions que vous avez demandées à l’installation, vous pouvez accéder à de nombreuses données (date de naissance, centres d’intérêt etc.) qui peuvent être utiles dans le cadre d’opérations marketing futures. D’autre part, elle peut permettre de publier des contenus au nom des utilisateurs, sur leur mur. L’objectif étant bien entendu de créer ou de favoriser l’aspect viral en informant par exemple ses amis de l’existence de l’application.
Prenons un exemple : une société d’assurance met au point une application permettant de calculer les économies réalisables dans le cas où des utilisateurs changeraient de société d’assurance. L’application va tout d’abord avoir besoin d’informations. Une fois les permissions accordées par l’internaute, elle va lire son âge, sa situation maritale et lui demander d’autres détails (véhicule, logement) au moyen d’un simple formulaire. Notez comme la collecte d’information est facilitée par rapport à une application web standard : il y a moins d’informations à demander. L’internaute va ensuite pouvoir visualiser le résultats (« En passant chez Assurances XYZ, vous économiserez 250 euros par an »). Puis, pour finir, l’application va pouvoir écrire, au nom de l’internaute, un statut dans son flux d’actualité : « Je peux économiser 250 euros par an grâce à Assurances XYZ. Vous aussi calculez votre économie sur application.facebook. com/assurXYZ ». L’application peut demander la permission à l’internaute pour cela, ou le faire automatiquement, mais seulement si la permission lui en a été donné au préalable pendant l’installation. Tous les amis de l’internaute en question verrons ce contenu et seront incités à installer l’application. Les Assurances XYZ auront bénéficié d’une excellente exposition, peu couteuse, et pourront même dans un second temps, utiliser cette base utilisateur pour des besoins de prospection (et ce, notamment, si elles avaient pensé à demander la permission de lire l’adresse e-mail des utilisateurs).
Remarque Les applications à objectif marketing peuvent être ludiques ou utiles. Elles représentent un support intéressant pour créer un lien avec les internautes. Cependant, leur existence est récente et il reste probablement de nombreux usages à inventer.
Le « F-commerce », ou la vente en ligne sur Facebook est une tendance à surveiller26. Cette activité consiste à permettre aux internautes d’acheter directement, au moyen d’une application, depuis le réseau social. En France, par exemple, la start-up Boosket propose une solution gratuite permettant de vendre sur Facebook. Cependant les utilisateurs ne visitent que très peu les pages des marques auxquels ils sont abonnés. Ils gardent le contact au moyen du fil d’actualité. La présence d’une application « e-commerce » au sein d’une page n’est donc pas promise à une audience importante, sauf à la promouvoir activement en publiant des statuts régulièrement (au risque de lasser) ou en diffusant des campagnes publicitaires payantes (mais alors, pourquoi ne pas diriger les internautes directement sur la boutique en ligne ?).
Remarque Le e-commerce sur Facebook en est encore au stade de l’expérimentation. De ce fait, pour l’instant, il ne trouvera sa place qu’en tant que tel dans un plan marketing.
Tout le monde peut se créer un profil sur Facebook. Mais comment faire pour créer un profil qui ne représente pas une personne ? Comment concrétiser sur le réseau social l’existence d’une marque, d’un club de sport ou d’un commerce par exemple ? Les pages Facebook sont faites pour cela. Elles sont l’équivalent d’un profil utilisateur pour des entités qui ne sont pas humaines (à l’exception des pages pour les célébrités). Comme pour l’espace personnel d’un internaute, son créateur peut y publier ce qu’il souhaite.
Lors de la création, Facebook demande de déclarer ce que concernera la page. Voici les options disponibles :
Voici des exemples de pages : la page de Danone, la page de Mozart, la page de la 5èmeB au Collège Jean Moulin, la page du Starbucks des Halles etc. Une page ressemble à un profil : on y trouve toutes les informations relatives à la publication (nature de la page, objectifs ...) et le mur, cet espace d’expression où son propriétaire peut diffuser régulièrement des informations (textes, liens, photos ...). Il est également possible de créer des espaces personnalisés, comprenant des éléments interactifs (boutons, liens) qui seront accessibles aux internautes sous la forme d’onglets.
Une page Facebook est donc un peu l’équivalent d’un mini-site greffé au cœur du réseau social. Bien entendu, on perd en liberté. On ne peut pas la transformer en un véritable site, y ajouter des programmes exécutables, voir en changer complètement l’aspect. En outre, toute page appartient à Facebook qui peut choisir de la suspendre à tout moment. En revanche, cet espace est complètement intégré au graph social. En cliquant simplement sur le bouton « J’aime » qui y est affiché, n’importe qui peut devenir en quelque sorte « l’ami » de la page, ou selon le vocabulaire consacré, un « fan ». Cette personne recevra dans son flux d’actualité personnel les statuts de la page en question. C’est ainsi que les marques ont rapidement vu l’intérêt d’avoir leur page sur Facebook. Les internautes qui le souhaitent peuvent exprimer leur attachement et, ce faisant, y restent liés. Chaque fois que l’entreprise en question publiera une information concernant une promotion, un nouveau produit ou une opération spéciale, ses « fans » (ceux qui ont cliqué sur « J’aime ») en seront avertis automatiquement.
Il s’agit donc d’un lien qui se crée entre une entreprise et un consommateur. Un lien qui fait penser à celui qu’entretiennent le diffuseur d’une newsletter avec ses abonnés. La différence dans le cas de Facebook est d’une part la simplicité de l’abonnement (il n’est pas nécessaire de donner son email) et d’autre part le caractère bidirectionnel de cette relation. En effet, les consommateurs peuvent eux aussi publier sur une page Facebook, interroger la marque et se répondre entre eux. Cela permet en quelque sorte la naissance d’une communauté en ligne. Les internautes parlent aux marques, parlent entre eux de la marque et la marque leur répond.
La personnalisation de votre page Facebook passe par son nom et sa photo de profil. Le nommage d’une page Facebook et son illustration ont une influence particulière. D’une part, c’est ce qui apparaît en haut de page et c’est la première chose que les visiteurs verrons. C’est aussi ce qui apparaîtra au dessus de toutes les contributions publiées par cette page lorsqu’elles s’afficheront dans les flux d’actualité des membres qui ont cliqué sur « J’aime ». De plus, nous le verrons plus bas, le nom deviendra le titre de toute publicité destinée à y générer du trafic : Facebook oblige en effet les marketeurs, s’ils veulent promouvoir une page Facebook, à utiliser ce nom comme titre de toutes les annonces qu’ils créeront à cette fin. Enfin, Facebook utilisera de façon prépondérante le nom d’une page pour la classer dans les résultats de recherche des internautes dans le moteur de recherche interne. Nommer une page revient donc à un arbitrage entre les nécessités de représenter une marque, de favoriser le référencement interne à Facebook et de concevoir des publicités performantes. De ce fait, choisissez un ensemble de deux à quatre mots clés résumant bien l’objet de la page. Exemples : « Ski Haute-Savoie », « Vins Côte d’Or », « Galerie Saint Honoré » ou « Ecole de Management de Grenoble ».
Contrairement aux autres supports publicitaires, le marketing sur Facebook ne se limite pas à créer des publicités et à payer pour leur diffusion. Il est possible de se limiter à cet aspect, mais ce serait passer à côté de ce qui fait la richesse de ce média. En effet, ces communautés autour d’une marque, d’une personne ou d’un lieu qui prennent corps grâce à Facebook ont un intérêt marketing en soi. Elles ont d’ailleurs donné naissance à un nouveau métier, celui des gestionnaires de communauté (ou « community manager » en anglais). Leur rôle est d’être la voix de l’entreprise pour tous ses fans. Son travail consiste d’une part à animer la page, c’est-à-dire à publier des informations. D’autre part à répondre aux questions et aux sollicitations des internautes. Et enfin, à faire la modération, c’est-à-dire à effacer les messages insultants ou à stopper les débats qui n’en finissent pas. En bref, le « community manager » doit s’assurer qu’une bonne ambiance règne sur la page, que des informations intéressantes y soient publiées régulièrement et incarner la marque humainement.
A chaque fois qu’un internaute clique sur le bouton « J’aime », cette information est reprise sur son mur sous la forme d’un lien menant vers la page en question. C’est-à-dire que ses amis seront au courant (ils le verront dans leur « fil d’actualité »). Pour vous, cela signifiera que plus vos contenus seront dignes d’être aimés, plus ils auront d’impact. Voir que tel ami a aimé une page, ou un statut, incite en effet un certain nombre de personnes à cliquer sur le lien correspondant, créant ainsi la possibilité qu’il déclare l’aimer à son tour. C’est le fameux principe viral : l’information passe d’internautes en internautes, à la condition qu’elle soit intéressante au même titre qu’un virus passe d’organismes en organismes, pour peu qu’il soit efficace (et cela gratuitement !).
La gestion d’une page Facebook n’est donc pas aussi simple qu’on pourrait le penser de prime abord. Il est trivial de le rappeler mais important : les contenus diffusés doivent être intéressants. On pourrait être tenté de ne soumettre que des informations commerciales, des promotions, des incitations à l’achat. Ce serait une erreur parce que ces informations sont moins susceptibles d’être partagées (surtout si chaque nouveau statut concerne toujours la même chose) et parce que les internautes pourraient choisir de cacher le flux d’information en provenance de la page. En effet, pour permettre à ses membres de mieux gérer les contenus qu’ils souhaitent afficher dans leur page d’accueil, Facebook permet de masquer certains statuts en provenance de certaines pages (ou de certains amis). Il y a donc deux façons de se « désabonner » d’une page (pour reprendre la terminologie des listes de diffusion d’email) : d’une part en déclarant ne plus l’aimer (en un clic) ou d’autre part en masquant ses contributions. La richesse, l’intérêt et la variété des informations publiées par le gestionnaire de communauté sont donc cruciaux.
Voici quelques idées des types d’informations que l’on peut partager sur le réseau social lorsque l’on gère la page d’une entreprise :
Le principal indicateur de la valeur d’une page sur Facebook est avant tout son nombre de fans, ou plus exactement le nombre de personnes qui l’aiment. Cette information est disponible, comme pour un profil, en bas à gauche, juste au dessus de la liste des membres concernés. Plus le nombre de personnes qui aiment une page est élevé, plus elle aura d’impact, naturellement, sur le réseau social. Cependant, cet indicateur ne tient pas compte des internautes qui ont masqué ses contributions. Facebook a donc mis au point un système de suivi des statistiques que chaque créateur de page peut consulter.
Les indicateurs sont disponibles sous la forme de chiffres (données cumulées sur une période) et de courbes. On y retrouve des chiffres concernant les utilisateurs et leurs interactions avec la page :
Nous venons de parler des trois objets majeurs du graphe social de Facebook : les profils (ou les utilisateurs), les pages et les applications. Le réseau social permet cependant de créer d’autres objets. En voici une liste exhaustive :
Remarque Il n’est pas nécessaire de connaître avec précision chacun de ces éléments. Cette liste vous permet de mieux appréhender la diversité des objets qu’on peut trouver sur le réseau social.
Une page Facebook est d’abord une vitrine interactive. Pour une marque, c’est un moyen très simple d’entrer en relation avec ses clients ou ses prospects et de publier et diffuser du contenu. Nous allons voir ci-dessous comment créer des publicités pour Facebook et les diffuser sur le réseau social. Mais avant tout, il nous a paru important de décrire ce qu’étaient les objets qui le composent. Comment faire du marketing efficace sur le réseau social sans comprendre son fonctionnement ? Mais ce n’est pas la seule raison. Nous l’avons vu, les entreprises peuvent créer des pages pour établir une présence sur Facebook, mais elles peuvent aussi créer des applications pour rendre cette présence plus interactive. Le marketing, sur le réseau social, ne se limite donc pas à diffuser des publicités, mais bien à se créer une présence et à l’étendre en créant une relation de qualité avec les membres du réseau. Cela n’est toutefois pas obligatoire. Il est tout à fait possible d’utiliser la plateforme uniquement pour ce qu’elle est aussi : une formidable réserve d’audience.
Tout le monde peut créer une publicité sur Facebook. Il suffit pour cela d’un compte utilisateur et d’une carte de crédit. Comme nous l’avons vu pour Adwords, cette apparente facilité cache cependant bien des écueils. Si créer une publicité est aisé, créer une publicité efficace demande une bonne connaissance du réseau.
Une publicité traditionnelle sur Facebook est constituée des éléments suivants :
Ce format, par sa simplicité, rappelle les annonces Google Adwords, l’image en constituant la différence principale. Les publicités s’affichent dans la colonne de droite, seules, ou par groupe de deux à quatre.
Les annonceurs ont le choix de faire pointer leurs publicités sur leur site, comme pour une régie traditionnelle, mais également directement sur un objet Facebook. Cet objet est en général une page Facebook (la page de l’annonceur) mais cela peut également être une application ou un événement. Ce sont donc deux possibilités qui s’offrent à vous : générer du trafic sur votre site, ou générer du trafic à l’intérieur du réseau social sur les objets qui concrétisent votre présence.
Remarque Facebook réussit la prouesse de faire payer les annonceurs pour générer du trafic sur ... Facebook !
Facebook offre donc la possibilité de promouvoir un objet appartenant au marketeur sur le réseau social. Ce format publicitaire vise certes à créer du trafic vers l’objet en question (en général une page), mais l’objectif final sera souvent d’en augmenter le nombre de fans, c’est-à-dire le nombre de personnes qui vont s’abonner à son flux d’actualité. Si la cible est une application, l’objectif sera de généré un maximum d’installations. Pour un événement, ce sera naturellement de récolter le maximum d’invités possible.
Les publicités sociales ont plusieurs avantages. D’abord, Facebook les favorise, c’est-à-dire que leur diffusion vous coûtera moins cher que si vous faites sortir le trafic vers un autre site. Ensuite, elles arborent des attributs supplémentaires : un bouton « J’aime », d’une part, et, d’autre part, un ou plusieurs liens qui pointent vers les profils des amis de l’utilisateur ayant, au préalable, aimé l’objet promu.
Remarque La présence d’un bouton « J’aime » directement sous la publicité est avantageux. Lorsqu’un internaute y clique, il déclare aimer l’objet qui est ciblé par la publicité et s’abonne directement à son flux d’actualité sans avoir à le visiter.
Prenons l’exemple d’un utilisateur A. Deux de ses amis, appelons-les B et C ont aimé la page d’une marque XYZ. Si cette marque fait la promotion de sa page auprès de l’utilisateur A, celui-ci pourra voir en dessous de cette publicité les noms de ses amis B et C. L’objectif est de rendre la publicité sociale, c’est-à-dire de la mettre dans le contexte de celui qui la voit. Le fait que ses relations l’aient aimée crédibilise et rend plus intéressante une offre commerciale aux yeux d’un consommateur. La meilleure preuve étant qu’en général le taux de clic d’une telle publicité (qui mesure, rappelons-le, son efficacité) est souvent supérieur27 à celui d’une publicité Facebook traditionnelle.
Dans le cas d’une publicité sortante, l’objectif est similaire aux autres réseaux publicitaires : créer un trafic ciblé et qualifié avec l’objectif de le convertir après son arrivée sur votre site. Comme sur Adwords, il vous faudra préciser une URL de destination (le nom de domaine ciblé sera affiché dans votre publicité).
Comment savoir si vous devez créer des campagnes pour augmenter le nombre de fans de votre page Facebook ou créer du trafic vers votre site web ? Cela dépend de votre plan marketing, notion que nous avons abordée dans la première section de ce livre. Les deux objectifs ne sont pas concurrents. Il est intéressant d’avoir une communauté et une réserve de trafic au sein du réseau social. Parallèlement, il est naturellement tout à fait de recommandé de générer du trafic pour votre site.
Cibler une page Facebook avec une publicité signifie que les internautes seront dirigés sur son « mur », c’est-à-dire sur une liste des derniers statuts publiés au nom de la page par son administrateur (en général le gestionnaire de communauté). Cet accueil peut être un peu décevant, un peu comme si l’on arrivait au milieu d’une conversation. Comme nous l’avons déjà abordé plus haut, il convient donc de créer un onglet d’accueil pour recevoir les internautes. Cet onglet rempli en quelque sorte le rôle d’une page de destination au sein de Facebook et doit, comme ces dernières, jouer trois rôles importants :
Les publicités sur Facebook sont regroupées au sein de campagnes dont l’utilité principale est de déterminer un budget quotidien pour l’ensemble des annonces qu’elles comprennent. Le contenu, le ciblage et les enchères qui vont déterminer le coût et la diffusion se règlent au niveau de chaque publicité indépendamment. Une campagne peut être activée et désactivée en un clic avec toutes les publicités qu’elle contient. On peut également planifier sa diffusion en spécifiant une date de départ et une date d’arrêt.
Le ciblage est ce qui constitue la richesse principale de la publicité sur Facebook. Sur Adwords, l’affichage des annonces est d’abord conditionné par les termes de recherche. Lorsqu’un internaute, nous l’avons vu, fait une recherche sur un mot ou une expression clé, l’affichage d’une annonce se déclenche. La force d’un tel concept est que la publicité intervient alors que la cible est en quête de quelque chose. Pour simplifier, il est toujours plus facile de vendre une voiture à quelqu’un qui cherche une voiture qu’à quelqu’un qui n’en cherche pas. Sur le réseau social, cela est différent. L’affichage d’une publicité va être déclenchée non pas en fonction de ce que souhaite l’internaute, mais en fonction de qui il est. Nous l’avons abordé en début du chapitre : chaque utilisateur donne des informations très riches sur lui. Outre les informations concernant son état civil, il renseigne également son niveau d’étude, son lieu de résidence et indique ses goûts. Pour reprendre l’analogie précédente, il est plus facile de vendre un voyage à quelqu’un qui aime voyager qu’à quelqu’un qui ne l’a pas spécifiquement précisé.
Pourquoi le ciblage est-il si important ? Finalement, nous pourrions très bien diffuser nos publicités aux 20 millions d’internautes qui utilisent le site en France, et attendre que ceux qui sont les plus intéressés par notre offre décident de cliquer. Ce serait possible si Facebook ne recherchait pas, comme Adwords, à favoriser les publicités les plus performantes. Tout comme pour la régie de Google, c’est le taux de clic qui va être pris en compte pour cela. Plus les internautes cliqueront sur une annonce proportionnellement à son nombre d’affichages, plus celle-ci sera favorisée et bénéficiera d’un coût par clic plus faible. L’incitation au ciblage est donc importante : plus l’annonceur aura ciblé son audience, c’est-à-dire plus il diffusera des publicités intéressantes pour une certaine catégorie d’internautes, plus le taux de clic sera élevé, donc plus sa campagne sera performante.
Une grande partie du travail du marketeur web sur Facebook sera donc de trouver un moyen de cibler au mieux son audience, sans pour autant la restreindre trop, sans quoi les publicités ne seront pas (ou trop peu) diffusées. À ce stade il est nécessaire de préciser que cette tâche n’est pas toujours évidente. On peut imaginer certaines corrélations. Par exemple, le fait que les amateurs de foot soient potentiellement intéressés par les paris sportifs. Mais dans d’autres cas, il ne sera pas toujours évident de trouver des audiences ciblées. Il faudra tout de même choisir des thématiques et consulter, pendant la diffusion de la campagne, les données fournies par les outils de statistiques publicitaires de Facebook (dont nous parlons plus bas).
Le ciblage par lieu permet de restreindre l’affichage des publicités à certaines zones géographiques. Il est possible, pour cela, de préciser un pays ou une ville. Dans ce dernier cas, il est également possible de préciser un rayon (en kilomètre) autour de la ville concernée. Les internautes qui se trouvent dans cette zone seront ciblés par la publicité. Contrairement à Adwords, il n’est pas possible d’exclure des zones géographiques sur Facebook.
Un tel ciblage est utile lorsque l’objet ou le produit est susceptible d’être plus apprécié dans une certaine région. Ce serait le cas par exemple pour la promotion d’un club sportif ou d’un quotidien régional. Mais ce ciblage est utile également lorsque l’on souhaite personnaliser les annonces en fonction d’une zone géographique. C’est le cas par exemple pour les voyages, notamment lorsque la ville de départ est spécifiée. Une annonce comme « Partez au soleil, toutes destinations au départ de Genève ». Cette publicité doit être ciblée géographiquement autour de la métropole principale de la Suisse Romande.
Comme son nom l’indique cette méthode permet de restreindre l’affichage des annonces par tranche d’âge et par sexe. Cela est utile, bien entendu, pour restreindre l’affichage d’une campagne qui est destinée à des personnes plutôt jeunes, âgées ou nées pendant une certaine année. Ce ciblage a cependant un autre usage. Facebook recommande28 en effet de limiter la diffusion des publicités à des segments d’environ 300.000 personnes (la fourchette acceptable est de 100.000 à 500.000). L’objectif étant probablement de ne pas obliger l’algorithme de diffusion à cibler des millions d’internautes pour chaque campagne. Le ciblage démographique est donc utile pour découper l’audience en quantités acceptables. D’une part, les campagnes bénéficieront d’une diffusion optimale (selon Facebook), et, d’autre part, il sera possible de déterminer très facilement quelles tranches d’âge sont les plus réceptives aux publicités (grâce au niveau des taux de clic). Cela sera très utile pour la phase d’optimisation qui consistera à désactiver les campagnes, donc les tranches d’âge, qui ne sont pas performantes. Dans la majeure partie des cas, une opération sur Facebook devra donc être découpée en campagnes ciblant chacune une population d’environ 300.000 personnes.
Attention, le ciblage proprement dit, contrairement à Adwords, n’est pas paramétrable au niveau des campagnes mais au niveau de chaque publicité. Chaque campagne sera donc constituée de plusieurs annonces (dix au maximum) partageant le même ciblage démographique.
Facebook offre plusieurs options démographiques supplémentaires. D’une part, celle de la « plage d’âge stricte ». Le fait de ne pas la cocher permet à l’algorithme d’afficher les publicités pour les internautes ayant un âge proche (mais en dehors) de la plage spécifiée pour un prix inférieur au prix payé normalement. Par une simple coche, il est également possible de sélectionner les personnes dont c’est l’anniversaire. Il est aussi possible de cibler les membres par le statut de leur relation amoureuse : célibataire, fiancé, en couple ou marié, et par la langue qu’ils parlent.
Ce ciblage est aussi puissant qu’il est simple à comprendre. Facebook invite les marketeurs à préciser les centres d’intérêt des internautes qu’ils souhaitent cibler. Des suggestions sont faites lors de la saisie dans le formulaire de création de publicité. Lorsque l’on rentre par exemple le mot « foot », le formulaire propose les termes suivants « football », « footy », « footloose » etc. Il est possible de choisir plusieurs centres d’intérêt en même temps ; cela est même recommandé, car beaucoup ne permettent pas d’obtenir les 300.000 personnes à cibler.
Il est également possible de restreindre la diffusion en fonction des pages que les internautes ont aimées. Il s’agit du « ciblage par connexion ». Ce dernier dépend de la relation qui existe entre un membre et une page donnée. Un internaute qui aime une page Facebook a créé une connexion avec cette page. Pour l’instant, il n’est possible de cibler que les utilisateurs qui ont, ou n’ont pas encore, aimé l’une de vos pages, événements ou applications. On ne peut pas (pour le moment) cibler les internautes qui ont, par exemple, aimé une page concurrente. Cette option est particulièrement utile dans deux cas. D’une part, pour exclure des campagnes les internautes qui sont déjà convertis, c’est-à-dire qui ont déjà aimé l’objet Facebook qui est promu. D’autre part, dans une philosophie similaire au remarketing, pour ne cibler que ceux qui aiment déjà votre page.
Une option assez discrète a été ajoutée récemment. Elle est particulièrement intéressante : elle consiste à cibler les amis des connexions, c’est-à-dire les amis des personnes qui ont aimé une page ou une application. Ce ciblage permet de restreindre l’audience aux utilisateurs qui vont bénéficier d’un contexte social, c’est-à-dire qui vont voir au moins le nom d’un de leurs amis sous la publicité. Cela est intéressant pour augmenter le taux de clic. En outre cette audience est théoriquement en croissance permanente car les utilisateurs rajoutent en permanence des amis. Ce choix cependant n’est disponible que pour les annonces qui dirigent vers un objet Facebook et pas un site externe.
Contrairement à LinkedIn ou à Viadeo, des réseaux sociaux clairement orientés sur le monde professionnel, Facebook n’a pas aujourd’hui l’objectif de se focaliser sur ce domaine particulier de la vie de leurs utilisateurs. Pourtant ces derniers sont incités à renseigner leur lieu de travail, c’est-à-dire le nom de la société qui les emploie. En outre, de part l’origine estudiantine de Facebook, ils sont également invités à renseigner leur niveau d’étude et le nom de leur université. Ces informations sont mises à disposition des annonceurs qui peuvent donc restreindre l’affichage des publicités selon le niveau de formation et l’entreprise ou l’organisation des utilisateurs.
Remarque Logiquement, la publicité à l’attention des professionnels est peu développée sur Facebook. Un responsable des services généraux deviendrait-il fan de la page de son fournisseur en enveloppes ? Ce n’est pas évident. Nous verrons ci-dessous que, dans ce cas, il vaut mieux se tourner vers LinkedIn ou un réseau professionnel similaire.
Nous l’avons vu, c’est la qualité de la sélection des audiences qui fera vraiment la différence entre une bonne campagne et une mauvaise campagne. Bien entendu la création de la publicité elle-même joue un grand rôle. C’est d’ailleurs un sujet que nous allons traiter plus bas. Voici, ci-dessous, un rappel des principes fondamentaux d’un ciblage réussi sur Facebook :
Le premier exercice consistant à structurer la campagne et son ciblage est terminé. À ce stade, le nombre de campagnes différentes, pour une opération unique, peut atteindre plusieurs dizaines. Le plus souvent, elles seront nommées sur la base de la tranche d’âge qu’elles couvrent. Le plus simple serait maintenant d’y créer à chaque fois une seule publicité et d’observer son comportement. Cela sous-entendrait que nous connaissons à l’avance le contenu de la publicité qui est susceptible d’obtenir les meilleurs taux de clic. Or en général, ce n’est pas le cas. Il est donc nécessaire de créer plusieurs annonces par campagnes.
Nous l’avons déjà abordé, une publicité Facebook est composée d’un titre, d’un texte et d’une image. Le titre de l’annonce est libre lorsque la cible est un site internet externe. L’annonceur peut dans ce cas choisir chaque mot de l’intitulé. Dans le cas d’une publicité interne à Facebook, c’est-à-dire faisant la promotion d’un objet du réseau social, le titre n’est pas personnalisable : il sera équivalent au titre de la page ou de l’application promue. Cela constitue une contrainte relativement importante. Imaginons, par exemple, la page d’un constructeur automobile. Celui-ci voudrait profiter de la sortie d’un nouveau modèle pour augmenter le nombre de fans de sa page. Il pourra personnaliser l’image et le texte mais le titre de sa publicité correspondra toujours au nom de sa page. Les possibilités de personnalisation sont donc limitées.
Remarque Pour les « grands comptes » Facebook propose des offres premium qui permettent de passer outre cette contrainte, mais l’annonceur lambda devra s’en accommoder.
Il est complexe de donner des recommandations universelles en ce qui concerne l’illustration d’une publicité tant les situations sont diverses. Une campagne bien conçue, comprenant suffisamment de publicités différentes, permettra de déterminer scientifiquement quelle illustration est la plus performante. Voici cependant quelques conseils :
En ce qui concerne le texte, les recommandations sont peu différentes de celles que l’on peut faire pour les autres régies. La différence concerne surtout les publicités sociales qui font la promotion d’objets Facebook. Ces dernières se voient attribuer un bouton « J’aime » qui s’affiche juste en dessous du texte. Ce bouton est stratégique. Les internautes qui y cliquent déclarent aimer la publicité mais aussi l’objet ! De ce fait, la conversion (ici, le fait de devenir fan) se passe directement au niveau de la publicité : l’utilisateur n’a pas besoin de se rendre sur la page Facebook pour l’aimer. Reprenons l’exemple précédent concernant un constructeur automobile. Le texte de la publicité pourrait ressembler à ces exemples :
Comme nous l’avons abordé, l’un des avantages de Facebook est sa mécanique virale. Lorsqu’un internaute clique sur « J’aime » sur votre page ou sur l’un de vos statuts, ses amis voient parfois l’information dans leur flux d’actualité. Ils ne la voient pas toujours car un algorithme se charge de sélectionner les informations les plus intéressantes pour chaque utilisateur. La puissance du marketing social tient véritablement dans cette mécanique de recommandation : « mon ami a aimé cette page de marque, peut-être devrais-je en faire autant ! ». Malheureusement, vous n’avez aucune garantie que l’information sera réellement diffusée aux amis des personnes qui ont aimé votre contenu car l’algorithme ne l’affiche peut-être pas ou ne l’affiche pas au bon moment. Facebook a donc mis au point un type de publicité spécifique qui vous permet, moyennant paiement, de renforcer ce mécanisme naturel en faisant la promotion de vos actualités lorsqu’elles sont aimées par vos fans. L’accès à ce type particulier d’annonces est possible au moyen du formulaire classique de création de publicité.
Vous pouvez créer plusieurs types de publicités d’actualités sponsorisées. À la date de rédaction de ce chapitre, sept types différents sont disponibles29. Voici trois exemples :
Remarque Chaque type d’actualité sponsorisée permet d’améliorer la visibilité des actions « J’aime » auprès des amis des utilisateurs. Et ce, que ce soit sur une page Facebook, dans une application, depuis un site externe ou lorsque l’utilisateur déclare être dans un lieu (un commerce par exemple).
Lorsque l’on utilise ce type d’annonce, il n’est pas nécessaire de créer une publicité proprement dite car Facebook récupère l’information et l’affiche : « Yann a aimé la page Coca-Cola » par exemple. De plus, certaines options de ciblage sont déjà réglées car dans certains cas la publicité ciblera les amis de vos fans et, dans d’autres cas, elle ne ciblera que ces derniers. Les actualités sponsorisées permettent de « booster » la mécanique virale et elles permettent de gagner du temps comme il n’est pas nécessaire de créer des publicités. Attention cependant, leur effet n’est vraiment intéressant que si la page dont vous faite la promotion compte déjà un nombre de fans suffisant.
Comme pour le réseau Adwords, Facebook propose à l’annonceur de choisir lui-même le niveau de prix maximum qu’il veut payer pour voir son annonce diffusée. Le choix de la méthode de facturation est également disponible. Il est possible de choisir entre CPC (coût par clic) et CPM (coût par millier). L’algorithme de Facebook va prendre en compte ces informations pour le positionnement et la diffusion des annonces. Une enchère au CPM lui indique que l’annonceur souhaite d’abord acheter de la présence, des affichages. À l’inverse, une enchère au CPC donne une importance plus grande aux clics.
En mode simplifié, Facebook propose une enchère idéale selon une estimation de leur algorithme (c’est « l’offre suggérée »). Mais vous pourrez choisir vous-même le montant maximum que vous souhaitez payer pour un clic ou pour mille affichages.
Le réseau social recommande de commencer une campagne à l’offre suggérée de façon à donner toute latitude au système de diffusion pour « s’habituer » aux campagnes et ainsi obtenir le meilleur coût à terme. Comme pour Adwords, Facebook optimise en effet automatiquement la campagne. Théoriquement le tarif de diffusion décroît après quelques jours. Mais en réalité ce n’est pas toujours le cas, nous verrons plus bas comment dans ce cas optimiser le coût de ses campagnes.
Contrairement au marketing des moteurs de recherche, où les annonces peuvent avoir une durée de vie importante (car ce sont en général de nouveaux internautes qui génèrent les mêmes requêtes), les campagnes sur Facebook nécessitent que les publicités soient changées régulièrement. En effet, plus une publicité est ancienne, plus son taux de clic diminue, et cela assez rapidement. Une étude30 montre que la durée de vie d’une annonce ne devrait pas dépasser plus de quatre ou cinq jours. La gestion de campagne sur le réseau social nécessite donc de pouvoir régulièrement injecter de nouvelles créations. L’objectif étant de donner à l’algorithme des nouveautés à diffuser de façon à ce que les internautes ne développent pas la cécité sélective dont nous avons déjà parlé.
L’optimisation des campagnes consistera donc pour une bonne part à injecter de nouvelles publicités toutes les semaines. Comme pour les autres régies, elle consistera aussi à désactiver les campagnes ou les publicités qui génèrent les performances les moins bonnes. Comme nous l’avons déjà vu plus haut, l’algorithme fait naturellement baisser la diffusion des publicités les moins performantes, il n’est donc pas obligatoire de le faire manuellement. Dans certains cas cependant, si le montant du CPC ou du CPM reste trop élevé, rien n’empêche de baisser l’enchère maximum vous-même. Le système de diffusion s’ajustera et le coût baissera, mais cela pourra être au détriment des volumes de diffusion, c’est-à-dire que l’opération pourra bénéficier de moins d’affichages et de clics.
En 2010, une publicité sur Facebook générait, selon cette étude, un taux de clic moyen de 0,051%, bien inférieur à celui d’une campagne d’affichage traditionnelle. Encore faut-il préciser que ce n’est pas réellement comparable. Un publicité sur Facebook, dont l’image fait 110x80 pixels, reste bien plus discrète qu’une bannière ou qu’un pavé 300x250. Le coût par clic moyen est quant à lui mesuré à 49 centimes et le CPM moyen à 25 centimes. Lorsque l’on souhaite promouvoir un objet Facebook, le CPF (ou coût par fan) est en moyenne, toujours selon la même source, de 1,07 dollars.
Facebook permet de consulter les performances des campagnes et des publicités sous différents angles. Les statistiques mises à la disposition du marketeur vont nous permettre d’aborder de nouvelles notions.
Ce rapport permet d’obtenir des mesures de performance pour chaque campagne et pour chaque publicité. Voici quels sont les indicateurs principaux :
Ce rapport contient les indicateurs de performance (notamment le taux de clic) donnés en fonction des critères démographiques et géographiques des utilisateurs qui voient ou cliquent sur vos publicités. Ce rapport contient des informations essentielles pour l’optimisation de vos ciblages, surtout si vous n’avez pas découpé vos campagnes par âge et par sexe comme nous l’avons recommandé ci-dessus.
Ce rapport fournit des informations sur les intérêts des utilisateurs qui ont vu ou cliqué vos publicités. Cette information très riche vous permettra d’optimiser vos campagnes en comprenant mieux quels centres d’intérêt ont les personnes les plus susceptibles d’être intéressées par vos produits ou services.
Ce rapport permet de comprendre à quel moment les internautes choisissent de cliquer sur « J’aime » : après l’impression, après le clic sur la publicité, après une semaine ou après un mois. En pratique, ce rapport n’est pas essentiel car en général 90% des internautes choisissent de devenir fans d’une page Facebook dans les 24h après le clic.
Nous avons vu plus haut comment créer votre présence sur le réseau social et comment tirer avantage de sa plateforme publicitaire. Voyons maintenant comment obtenir plus de trafic avec Facebook et ce, sans avoir recours à la publicité.
La publicité n’est pas le seul moyen d’acquérir de nouvelles visites ou de nouvelles connections. Sur le réseau social, les utilisateurs recherchent des pages ou des applications grâce au moteur de recherche interne de Facebook. Les notions de référencement et de positionnement existent donc, comme pour les moteurs de recherche. En outre, comme nous l’avons abordé, l’affichage des statuts dans la page d’accueil des utilisateurs (le « fil d’actualité ») est contrôlé par un algorithme chargé d’afficher en priorité les contenus les plus intéressants. Nous ne disposons aujourd’hui que de très peu d’informations sur les paramètres pris en compte par Facebook. Certains d’entre eux ont cependant certainement une importance prépondérante dans la façon dont le réseau social privilégie des statuts par rapport à d’autres :
L’objectif de Facebook est de proposer aux utilisateurs un flux d’information qualifié ne comprenant que les informations qu’il jugera pertinentes. L’algorithme utilisera le levier social qui fait la force du réseau pour mesurer cette pertinence. Pour le marketeur, cela signifie qu’il est nécessaire de travailler l’intérêt et l’attractivité du contenu qu’il publie et de s’assurer que ses contributions génèrent le plus d’interactions sociales.
Remarque Le référencement sur Google, nous le verrons dans un prochain chapitre, est aussi appelé « SEO » pour « Search Engine Optimization ». Sur Facebook les anglophones parlent de SMO pour « Social Media Optimization ».
Nous avons jusqu’à présent découvert comment utiliser Facebook pour créer une communauté et s’en servir pour générer du trafic et des ventes. À chaque fois que vous publiez des contenus de qualité, des informations sur votre entreprise ou des promotions, vos fans sont incités à visiter votre site et potentiellement à y réaliser des achats ou poursuivre tout autre objectif de conversion. Nous allons voir dans cette partie qu’il est possible d’utiliser votre site comme d’un tremplin pour, d’une part, acquérir plus de fans et, d’autre part, générer du trafic supplémentaire. Il existe de multiples façons d’intégrer Facebook sur un site web. Nous n’allons retenir que les deux qui nous semblent les plus efficaces.
L’intégration de boutons « J’aime » sur chaque page de votre site ou sur chaque élément qui pourrait être digne d’être aimé (une recette, un produit, une destination) permet aux internautes de déclarer leur appréciation à leurs amis en un seul clic. Il suffit pour cela qu’ils soient connectés à Facebook depuis le même navigateur. Le lien vers la page en question va donc apparaître dans le fil d’actualité de leurs amis et potentiellement générer du trafic gratuitement.
Malheureusement, ces liens sont naturellement assez peu voyants. Il existe cependant un moyen d’augmenter leur visibilité en ajoutant dans le code source de chaque page de votre site des « méta-données » qui indiqueront à Facebook comment vous souhaitez31 que les liens soient représentés (avec quel titre, quelle illustration etc.). Ces données (aussi appelées « Open Graph protocol ») permettent donc de personnaliser et d’améliorer l’affichage des mentions « J’aime » faites depuis votre site32 et potentiellement de générer encore plus de visites gratuites.Voici par exemple comment se présentent les méta-données qui concernent le titre et l’illustration d’une page (et de la mention « J’aime » associée) :
Un module social est un bloc de contenu que l’on peut afficher dans les pages de son site web. Il comprend plusieurs photos de membres du réseau social qui aiment votre page ainsi qu’un bouton « J’aime ». L’objectif est d’utiliser la communauté acquise sur Facebook pour rendre votre site plus vivant et surtout pour inciter les internautes à devenir fans à leur tour. Cette acquisition de nouveaux membres pour votre communauté est gratuite et, à chaque fois que quelqu’un clique sur « J’aime », ses amis seraient potentiellement avertis et auraient l’opportunité de visiter également votre site.
Remarque L’ajout de ce composant est assez facile techniquement (un copier / coller suffit généralement). Par contre, attention au temps de chargement. Parfois cet élément est long à charger et augmente le temps que met votre site à s’afficher complètement. Préférez une intégration en bas de page pour ne pas ralentir l’affichage des éléments importants.
Mesurer le nombre de visites qu’apporte Facebook à votre site peut être fait de deux façons. D’une part au travers d’un outil d’analyse web, comme nous le verrons dans la section 3 du livre. Ces logiciels détectent l’origine des visiteurs, c’est-à-dire depuis quel site ils sont arrivés. Il est également possible, d’autre part, d’utiliser les outils fournis par le réseau social. Il suffit pour cela d’installer une ligne de code sur votre site. Celle-ci permettra à Facebook de faire le lien entre ce dernier et votre page sur le réseau social. Dans le rapport « Insight for your website » vous pourrez ensuite trouver les indicateurs suivants :
Le réseau social numéro un dans le monde ne se résume malheureusement pas à ce que nous venons de parcourir. Nous avons découvert les points essentiels qui permettent d’y créer sa présence, de la gérer au quotidien et de la promouvoir. Nous avons également étudié comment générer du trafic et optimiser vos campagnes pour le faire à moindre coût. Cette plateforme est toutefois en perpétuelle évolution et de nombreuses possibilités vont continuer à apparaître, même si, nous le pensons, ses bases resteront identiques pour les années qui viennent : une valeur ajoutée forte du contexte social et un coût de diffusion directement dépendant de la qualité des annonces.
Ce chapitre ne pouvait que faire la part belle à Facebook. Le plus visité des réseaux sociaux est également celui qui offre la régie publicitaire la plus avancée. Ce serait cependant une erreur de passer sous silence l’existence de deux autres sites communautaires. S’ils ne connaissent pas un succès aussi large et aussi rapide que leur auguste ainé, ils n’en offrent pas moins des opportunités marketing passionnantes.
Twitter est un réseau social permettant aux utilisateurs de partager, sous la forme de « tweets » (des mini-messages de moins de 140 caractères) des informations sur ce qu’ils pensent, font, lisent, écoutent ou tout autre sujet. Ils partagent du texte, des liens, des images, des vidéos et bien plus. Contrairement à Facebook, les relations sociales entre les membres ne sont pas bidirectionnelles. Lorsque l’on souhaite créer une relation avec un autre membre, on ne l’ajoute pas comme ami, mais on s’abonne à son flux d’actualité. On dit alors qu’on le suit. Un utilisateur peut donc suivre une centaine de personnes et être suivi par plusieurs milliers d’autres (en anglais ses « followers ») puisque les abonnements ne sont pas automatiquement réciproques. Tout comme Facebook, Twitter propose une page d’accueil personnalisée pour ses membres. Plus simple, elle est constituée d’un simple flux d’informations reprenant en temps réel et par ordre chronologique les derniers tweets des personnes qu’ils suivent.
Remarque La société ne communique pas sur le nombre de ses utilisateurs actifs. Selon certaines estimations33, ce chiffre se situerait aux alentour de 20 millions, soit bien moins que Facebook.
La régie et les offres publicitaires de Twitter sont récentes. Le premier test public a été réalisé avec l’annonceur Starbucks en avril 2010. Aujourd’hui, la plateforme est réservée aux seuls annonceurs américains ou aux gros annonceurs Européens qui doivent être validés manuellement34 par l’équipe publicitaire du réseau social. Les produits à disposition des annonceurs ont toutefois déjà été annoncés. Ils sont au nombre de trois :
Le flux d’actualité de chaque membre n’est pas, comme sur Facebook, trié et filtré selon un algorithme chargé d’en déterminer sa pertinence. Chaque tweet a donc une chance équivalente d’être vu par les suiveurs. En outre, il n’est pas possible de les masquer. S’ils ne veulent plus voir les messages d’un annonceur ou d’une personne, les utilisateurs doivent annuler leur relation et ne plus les suivre. De ce fait, la somme des personnes qui suivent un compte sur Twitter est une meilleure indication que le nombre de personnes qui aiment une page sur Facebook.
Remarque Selon les premiers retours35, la plateforme est encore bien moins riche que celle de Facebook. Seul un ciblage par mot clé est proposé. Le ciblage géographique devrait être disponible en 2011. Le coût moyen observé pour un nouveau suiveur, le CPF, est de 50 centimes de dollar environ (ce qui est intéressant). Le CPE, ou « Coût Par Engagement », tourne pour l’instant autour de 10 centimes. Ces montants vont augmenter dès que la concurrence sera plus importante.
Comme nous l’avons vu, les outils publicitaires mis à disposition par Twitter ne sont pas encore disponibles pour le plus grand nombre. Aujourd’hui, faire du marketing sur ce réseau social consiste donc pour bonne part à créer un compte et d’y attirer le plus de suiveurs possible. La mécanique est très proche de celle de Facebook. Créer un compte est simple et gratuit : il faut choisir un nom (on prendra en général l’intitulé de la marque à promouvoir), une photo, renseigner une description succincte et un lien vers votre site (ou vers votre blog). Il s’agira ensuite d’animer son flux d’actualité en publiant de courts messages en général plusieurs fois par jour ou par semaine.
Comme nous l’avons recommandé pour Facebook, le contenu partagé ne doit pas être uniquement promotionnel. Il doit apporter de la valeur à l’internaute, lui donner des informations privilégiées, des conseils utiles, lui faire voir l’envers du décor ou lui donner une idée de la culture de l’entreprise. L’objectif ici aussi est de créer une communauté de consommateurs qui apprécient et s’identifient à la marque. La pertinence et l’intérêt des tweets sont également essentiels pour profiter de la mécanique virale. Les utilisateurs peuvent en effet « retweeter », c’est-à-dire republier, les contributions qu’ils jugent dignes d’intérêt à leurs propres abonnés. Alors qu’un message sans intérêt sera sans effet, ignoré par tous, un message intéressant sera potentiellement partagé par vos abonnés et ainsi de suite.
Voici par exemple trois contributions publiées sur le compte Twitter de l’équipe de Google Adwords France :
Remarque Les URL partagées dans les tweets sont le plus souvent raccourcies pour éviter de prendre trop de place (un tweet est limité à 140 caractères). Pour rétrécir vos adresses web nous vous recommandons l’outil de Google disponible sur www.goo.gl.
Il ne faut pas compter rentabiliser une présence sur Twitter immédiatement. D’une part, car les solutions marketing ne sont pas encore disponibles en libre-service et, d’autre part, car l’audience du réseau social est moins large que celle de Facebook. Commencer dès maintenant à prendre ses marques sur Twitter est cependant intéressant à plus d’un titre. En premier lieu, une communauté prend du temps à rassembler. De plus, cela reste un média intéressant pour partager le contenu généré par ailleurs sur un blog d’entreprise ou par newsletter. Enfin, y publier des liens vers du contenu permet prosaïquement d’améliorer son référencement : Google a confirmé fin 2010 utiliser les publications des internautes dans les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) comme paramètre pour déterminer la pertinence d’un lien et son classement dans les résultats des moteurs de recherche.
Linkedln est le premier réseau social professionnel dans le monde avec plus de 100 millions d’utilisateurs36.
Alors que, sur Facebook, ce sont les relations amicales et familiales qui sont à l’honneur, ainsi que les goûts et les informations personnelles, sur LinkedIn, les internautes commencent par renseigner leur profil comme un curriculum vitae. Y sont présentes les études, les expériences professionnelles et un descriptif des compétences. Les utilisateurs peuvent également demander des recommandations professionnelles à leurs relations et les faire s’afficher dans leur profil public. À l’instar de Facebook, et contrai-rement à Twitter, une relation est bidirectionnelle : il faut demander sa permission avant de créer une relation avec un autre membre. LinkedIn, tout comme les deux autres réseaux sociaux, permet aux utilisateurs de partager leurs « statuts » et de suivre au travers d’un flux d’actualité les dernières contributions des membres de leur réseau.
La plateforme publicitaire de LinkedIn est très proche, dans l’esprit, de celle de Facebook. Elle permet de créer des publicités et de les diffuser à des catégories de professionnels ciblés très précisément, le tout selon un système d’enchères au CPC ou au CPM. L’aspect des annonces est proche de ce que l’on peut voir chez le leader mondial : une vignette optionnelle de 50 par 50 pixels à la droite de laquelle, à l’instar des annonces Adwords, on trouve un titre en gras (25 caractères), deux lignes de texte (75 caractères au total) et une adresse web. Comme sur Facebook vous pourrez choisir de générer du trafic sur votre site ou de promouvoir une page ou un profil sur LinkedIn.
C’est surtout l’audience et les possibilités de ciblage qui font la valeur de cette plateforme. Elle permet en effet d’atteindre des catégories très précises de professionnels. Voici les types de ciblage disponibles :
L’audience de LinkedIn ne représente qu’un dixième de celle de Facebook37 au niveau mondial. Pourtant sa plateforme publicitaire est prometteuse. Malheureusement celle-ci n’est disponible qu’en anglais et les annonceurs français doivent encore rédiger leurs annonces dans la langue de Shakespeare pour qu’elles puissent être validées. En outre le coût de diffusion est très élevé. Cela relève probablement d’une décision commerciale de LinkedIn qui considère que son audience est très qualifiée. Toujours est-il qu’il est peut-être difficile de rentabiliser une campagne lorsque les CPC dépassent souvent un voir deux dollars.
À l’instar de Twitter et de Facebook, il est possible de créer gratuitement son profil sur LinkedIn. Les entreprises peuvent également créer des espaces pour les représenter. Il est possible d’y afficher le logo, de renseigner une description et diverses informations permettant de mieux cerner son offre. De plus, chaque service ou produit peut y être référencé indépendamment au moyen d’une photo, d’une description et d’une liste de spécifications. Enfin, l’entreprise peut également y publier (moyennant paiement) ses offres d’emploi. Les membres du réseau peuvent suivre une entreprise, c’est-à-dire s’abonner à son flux d’actualité et recevoir les dernières informations concernant ses produits et ses offres d’emploi. C’est cette véritable vitrine professionnelle, complémentaire à votre site web, qu’il est aussi possible de promouvoir grâce à la plateforme publicitaire de LinkedIn.
Remarque Les annonceurs peuvent également créer des groupes professionnels. À l’instar des pages Facebook, il leur sera ainsi possible de créer une communauté autour d’un thème spécifique et de s’en servir ensuite comme une « caisse de résonance sociale » en y publiant informations et contenus qui concernent leur secteur et leur entreprise.
Les entreprises qui ciblent d’autres entreprises (c’est-à-dire en « business to business » ou B2B) ont tout intérêt à avoir une présence sur LinkedIn, ne serait-ce que gratuite dans un premier temps. Le lancement de campagnes publicitaires, dans un second temps, sera possible mais seulement après de premiers tests pour valider leur rentabilité étant donné leur coût actuel. LinkedIn propose également des espaces aux annonceurs souhaitant diffuser des campagnes bannières traditionnelles. Il est pour cela nécessaire de passer par l’équipe commerciale de la plateforme.
Malgré une présence bien plus modeste à l’international, en France la plateforme professionnelle Viadeo connaît un succès a peu près équivalent à son homologue américain. Son offre publicitaire est toutefois bien moins développée. Elle ne met pas à disposition des marketeurs une plateforme en libre-service comme son concurrent d’outre-Atlantique.
La notion de blog est apparue dans les années 2000 et a connu un succès important. Cette forme particulière de site web permet à leur propriétaire de publier des articles d’informations à intervalles réguliers. Les contenus les plus récents apparaissent au sommet de la page d’accueil.
Cette petite révolution a permis à des millions d’internautes de devenir journalistes de leur quotidien, de prendre la parole sur le web et de diffuser leurs créations écrites à qui voulait bien les lire. Le système de commentaires, qui permet à tout un chacun de contribuer à l’article en donnant son avis, a préparé la voie des réseaux sociaux dont nous venons d’expliquer le fonctionnement et l’intérêt. La publication cesse d’être un processus à sens unique : le lecteur peut répondre et participer au débat. La notion de flux d’information a suivi l’émergence de cette tendance notamment au travers de la technologie RSS : au moyen d’un logiciel, appelé agrégateur RSS ou lecteur de flux, les internautes peuvent s’abonner à différentes sources d’informations (en particulier des blogs) et suivre en temps réel ce que leurs auteurs favoris publient. Là aussi, on reconnaît facilement l’influence que cela a eu sur les sites communautaires comme Facebook ou Twitter.
Un blog permet aux particuliers, mais aussi aux entreprises, de publier du contenu facilement. Il suffit de choisir le titre de l’article, d’écrire un texte et d’ajouter pourquoi pas une photo ou une vidéo pour l’illustrer. Pour finir, on choisira des catégories (pour classer thématiquement chaque contribution) et on cliquera sur le bouton « publier ». L’article apparaîtra instantanément, nous l’avons dit, en haut du blog et les lecteurs pourront le lire, le commenter et le partager avec leurs proches s’ils le jugent intéressant (au moyen d’un bouton Facebook « J’aime » ou « Partager sur Twitter » par exemple).
Remarque Créer un blog professionnel est facile. Des plateformes le proposent moyennant paiement (par exemple TypePad). Il est en outre possible d’installer un système de gestion de contenu orienté blog comme Wordpress, un logiciel gratuit et open source.
Avant l’émergence de ces outils, la communication d’entreprise passait surtout par des communiqués de presse ou des lettres d’informations. Bien que ces deux canaux soient toujours d’actualité, l’usage d’un blog est plus aisé, plus flexible, certains diraient moins formel. Il suffit de l’habiller aux couleurs de l’entreprise, de décider d’une ligne éditoriale et d’y publier régulièrement des contenus de qualité. Comme nous l’avons vu ci-dessus pour la gestion d’une présence sur Facebook, l’édition d’un blog demande que l’on s’y investisse. L’écriture des contenus demande du temps, tout comme la modération des commentaires.
Remarque La qualité d’un blog se joue sur la longueur. Il est préférable de publier moins souvent mais sur le long terme. Rien n’est pire qu’un blog dont le dernier billet date de l’année d’avant !
Un blog représente une source d’information régulièrement mise à jour pour les consommateurs, clients et prospects d’un annonceur. Mais il s’agit également d’une source de contenu intéressante pour alimenter les réseaux sociaux. Facebook, Twitter et LinkedIn sont conçus pour partager des liens. Plutôt que de limiter la diffusion du contenu au blog lui-même, le partager sur ces réseaux sociaux apporte un double bénéfice. D’une part, c’est s’exposer à profiter potentiellement de la mécanique virale propre aux sites communautaires et, d’autre part, à engager une conversation avec les membres qui vous suivent. De plus, un blog peut favoriser le référencement de votre site, ne serait-ce que grâce aux liens qu’il contient vers ce dernier. À chaque fois que l’URL d’un billet de blog est publiée, partagée ou « retweetée » sur la toile, les moteurs de recherche lui donnent plus de poids. En plus de rendre plus vivante la communication des annonceurs, les blogs et leur diffusion sur les réseaux sociaux permettent de favoriser le référencement.
Un blog n’est vraiment efficace que si son contenu est original et pertinent. Si celui-ci se résume à des offres commerciales ou des informations ne concernant uniquement que les récents succès de son propriétaire (nouveau client, nouveau produit, prix reçu) l’impact sera limité. Voici des exemples de blogs d’entreprises proposant un contenu de qualité à leurs lecteurs :
L’utilisation marketing du web social explose réellement en ce moment, en 2011. Nul doute qu’elle ne remplacera pas les moteurs de recherche comme support sur lequel les annonceurs investissent le plus sur le web. C’est peu probable car l’objectif n’est pas le même ! Annoncer sur Google sert d’abord à cibler l’internaute au moment où ce dernier est dans une phase de recherche. Aujourd’hui une annonce sur Facebook ne permet pas d’atteindre cet objectif. Son utilité est en amont. Elle consiste d’abord à fédérer une communauté de clients existants, ou potentiels, en communiquant à destination d’internautes non pas au travers de ce qu’ils cherchent mais au travers de ce qu’ils sont. Annoncer sur Adwords permet de vendre vite, surtout si l’on est prêt à y mettre le prix (c’est-à-dire potentiellement à ne pas rechercher la rentabilité). Le marketing sur les réseaux sociaux prend plus de temps. Il demande aussi un effort constant, sur la durée.
Dans ce chapitre, nous avons fait un tour d’horizon des trois réseaux qui nous semblaient les plus prometteurs. Tout d’abord, Facebook et son réservoir d’audience qui ne cesse de croître et qui est particulièrement adapté aux annonceurs qui cherchent à communiquer avec le grand public. Twitter, ensuite, qui dispose d’une plateforme publicitaire moins mature mais qui rassemble une communauté très active. Et enfin LinkedIn, pour les annonceurs qui souhaitent communiquer à destination des entreprises et des professionnels. Nous avons également abordé la notion de blog, un outil de communication moderne qui permet d’alimenter les différents réseaux sociaux et d’engager une conversation avec son audience.
Remarque Alors que cet ouvrage est bientôt sous presse, nous apprenons que Google vient de sortir son propre réseau social: Google+. Une initiative à suivre naturellement de très près !