Une campagne d’affichage consiste tout simplement à diffuser des bannières sur des sites internet. À quoi servent ces campagnes ? Comment concevoir des bannières ? Qu’est-ce que le reciblage ? Dans ce chapitre, nous découvrirons comment tirer le meilleur de ce support, le « display », qui est l’un des plus emblématiques du marketing web.
Le marketing digital est né dans la Silicon Valley en 1994. C’est le magazine en ligne HotWired, la première publication commerciale sur internet, qui inaugura ce nouveau support publicitaire. Les premiers clients à se jeter dans le bain7 furent, entre autres, la société MCI, Volvo et le Club Med. À l’époque, Mosaic, le premier navigateur en mode graphique, avait tout juste un an et l’agence qui avait vendu ces espaces sous la forme de bannières n’avait pas réalisé que les internautes pourrait vouloir cliquer dessus ! Les premières bannières n’étaient donc tout simplement pas cliquables, c’était de l’affichage pur. Depuis, les campagnes d’affichage sur internet, aussi appelées « display » dans le langage courant, ont accompli une rapide et étonnante croissance.
Le mode publicitaire consistant à faire des campagnes d’affichage sur le web est probablement celui qui est le plus connu du grand public, et également, nous l’avons vu, celui qui est à l’origine de ce qui deviendra une véritable industrie dès la fin des années 90.
Les campagnes d’affichage consistent comme leur nom l’indique à faire s’afficher sur des sites tiers des bannières, images fixes ou animées, aux couleurs de l’annonceur ou de l’un de ses produits. Ces illustrations, en s’offrant aux yeux des internautes, s’efforcent d’attirer leur attention et de susciter de leur part l’envie de les cliquer. Cette dernière action les conduira le plus souvent à visiter le site vanté par la publicité.
Il est intéressant de noter la différence fondamentale qui existe entre les campagnes d’affichage traditionnelles (dans la rue, dans le métro) et leurs homologues du web. Comme nous l’avons vu, les pionniers étaient allés un peu vite en besogne et avaient poussé l’analogie jusqu’à ne pas rendre ces publicités cliquables. C’est finalement pourtant de là que vient la fameuse « interactivité » du marketing interactif, le fait que l’internaute puisse utiliser la publicité sur le web comme une porte d’entrée vers le site de l’annonceur.
Acheter une campagne d’affichage consiste d’abord à réserver des emplacements sur des sites. Lorsque vous négocierez avec vos fournisseurs, vous devrez discuter, en général, les points suivants :
En général, les campagnes bannières sont achetées au CPM, c’est-à-dire au coût par millier d’affichages. Ce montant dépend de nombreux paramètres et se situe en général entre 1 et 15 euros. Un annonceur achète donc d’abord une quantité d’affichage, c’est-à-dire le nombre de fois que les internautes verront ses bannières. C’est la première possibilité. Le site éditeur ou la régie peut également vendre une période de temps. Elle offre donc un pourcentage de ses pages vues pendant une période donnée. Dans ce cas, l’annonceur achètera quand même un certain nombre d’affichages, inconnu précisément à l’avance, mais assez bien estimé grâce à l’historique du site en question.
Les campagnes d’affichage sont performantes pour véhiculer des images et des concepts. Là où les publicités textuelles transmettent facilement une information, une bannière aura l’avantage de faire passer, par l’intermédiaire d’analogies ou d’images, des concepts marketing forts qui iront, nous l’espérons, parler aussi au subconscient des internautes, un peu à la manière d’une publicité télévisée.
Prenons l’exemple de la campagne Air France, diffusée voici quelques temps, qui promettait de faire « du ciel le plus bel endroit de la terre ». Cette publicité mettait en scène un voyageur, prétendument en avion, dans un environnement calme et confortable (au bord d’un lac par exemple). Jamais une publicité texte ne pourra « faire entrer » une telle image dans l’esprit des consommateurs, à savoir : volez sur Air France et vous serez dans un état de confort incroyable. On imagine l’effet (ou plutôt l’absence d’effet) qu’une publicité comprenant essentiellement ce texte pourrait avoir sur un internaute. Une campagne d’affichage à l’inverse permet de générer cette image. C’est un support puissant, tout comme l’est la télévision par exemple, pour véhiculer des concepts et des images. Les bannières sont donc le véhicule principal pour construire, étoffer et améliorer la notoriété des marques.
Il convient de préciser, avant d’aller plus loin, que les campagnes d’affichage ne sont pas exemptes de défauts. Leurs inconvénients majeurs sont d’abord pour les internautes. Elles représentent en effet un inconfort certain pour la navigation. Tout d’abord, les bannières prennent une place importante sur les pages web, au détriment du contenu, ce qui peut gêner la lecture. Ensuite, elles peuvent être intrusives. Vous connaissez probablement ces bannières qui viennent, en apparaissant ou se déroulant, s’incruster entre le contenu et l’internaute. Ce sont elles qui donnent mauvaise réputation à toute l’industrie. Enfin, et cela est notamment vrai pour les bannières animées, conçues en Flash, elles peuvent représenter un poids important (en kilo-octets) et ralentir le chargement ou l’exécution d’une page web, voir générer des erreurs ou la fermeture du navigateur.
Contrairement aux publicités textuelles (nous le verrons au chapitre suivant) qui cherchent à être pertinentes pour s’attirer l’intérêt des internautes, les bannières représentent une nuisance pour beaucoup d’entre eux. Ceci a deux conséquences néfastes pour les campagnes d’affichage : d’une part les bloqueurs de publicité, ces petits modules que l’on peut installer dans les navigateurs qui détectent et censurent (n’affichent pas) les bannières. D’autre part, la cécité sélective que les internautes développent : l’œil s’entraine à détecter et à ne plus voir les bannières. Ces deux comportements ont un impact négatif sur la performance des campagnes car ces affichages gâchés sont tout de même payés par l’annonceur.
Enfin, on retrouve un inconvénient qui tient à la nature même de ce mode publicitaire. Les campagnes d’affichage servent d’abord à « pousser » un message aux internautes. Dans la pratique, même si nous verrons que cela tend à changer, c’est d’abord la quantité qui compte : il faut toucher un maximum de consommateurs. Là où le marketing des moteurs de recherche trouve les internautes qui sont en quête d’un produit ou d’une information, là ou le marketing social cible précisément les internautes sur leur état civil et leurs intérêts, une campagne d’affichage vise souvent large, et donc aussi potentiellement, à côté. Nous verrons plus bas comment tenter de compenser cet inconvénient.
Comment allez-vous trouver des sites où faire afficher vos bannières ? Il y a deux cas de figures : soit vous partez vous-même à la recherche d’éditeurs de sites, soit vous choisissez de faire appel à une régie ou à une agence.
Le premier travail à réaliser est de déterminer la cible que vous souhaitez atteindre. Admettons que nous savons quels profils d’internautes nous souhaitons toucher. L’objectif est de trouver des sites que ces personnes doivent logiquement fréquenter. Ces sites sont en général référencés dans les moteurs de recherche. En général, un travail simple de recherche permet donc de les identifier. Ensuite, il faut naturellement contacter les éditeurs des sites en question et négocier de gré à gré (ou avec leur régie, s’ils en ont) les paramètres d’une campagne (emplacements, formats, coût, volume et durée). Les différents paramètres de diffusion seront résumés dans un ordre d’insertion (ou O.I.), un document contractuel signé par l’annonceur et l’éditeur (ou la régie qui représente l’éditeur) qui fixe les modalités et les tarifs de la campagne.
Remarque D’un point de vue commercial, l’avantage est que les deux parties s’entendent à l’avance sur le prix de l’opération. Il n’y a pas de surprise : les affichages sont achetés en gros, au CPM, et le nombre de clics et de commandes générés par la campagne n’influence pas son coût final.
Les régies publicitaires, nous l’avons déjà évoqué, ont des contrats avec plusieurs sites et sont leur interface commerciale auprès des annonceurs. Certaines régies sont spécialisées (Aufeminin Network par exemple) d’autres sont généralistes. Travailler avec une telle société vous permettra de toucher plus rapidement plus de sites dans une thématique donnée, le tout avec un seul intermédiaire et une facturation unique. Les régies gèrent souvent principalement l’audience d’un site phare à CPM élevé mais elles savent proposer des offres groupées, dans lesquelles elles ajoutent des sites moins connus, de façon à faire baisser le CPM global d’une campagne.
Vous pourrez également utiliser les grands réseaux en libre-service qui mettent à la disposition des annonceurs une grande quantité de sites. C’est le cas de Google avec son Google Display Network, disponible à travers Adwords, ou des sites des galaxies Yahoo et Microsoft, accessibles depuis le Microsoft AdCenter et d’autres réseaux indépendants comme, par exemple, OpenX.
Une bannière est une création graphique intégrée par l’annonceur sur un site dont le propriétaire reçoit en contrepartie un paiement. Ces créations existent sous de nombreuses formes ; nous allons maintenant les découvrir. Mais tout d’abord intéressons nous aux différents formats.
L’Interactive Advertising Bureau (ou IAB) est une association internationale qui représente les différents métiers de la communication en ligne. Elle a notamment produit une classification des formats de bannières standards à l’usage des marketeurs (vous pourrez la retrouver sur leur site). Cette association est à connaître car elle s’est donnée comme mission de promouvoir, de structurer le marché de la communication sur le web, de favoriser son usage et d’optimiser son efficacité. L’IAB France regroupe des régies, des instituts d’études, des agences, des annonceurs et des fournisseurs de technologies et compte aujourd’hui plus d’une centaine de sociétés membres.
Les bannières sont décrites au travers de leur largeur et de leur hauteur séparées par un « x ». Ainsi une bannière 468x60 correspond à une image de 468 pixels de large sur 60 de haut. On peut classer les bannières classiques en plusieurs catégories selon leur forme :
Ces trois tailles de bannières représentent la majorité. Près de 70% des créations8 diffusées sur le web aujourd’hui sont diffusées dans ces trois formats. Vous rencontrerez cependant également des bannières de dimensions différentes. Voici quelques exemples :
Il existe des formats de bannières qui ne se contentent pas de s’afficher dans les pages web mais qui s’imposent aux internautes pendant leur navigation. Voyons ensemble quels en sont les principaux types :
L’avantage de ces formats intrusifs est de faire bénéficier d’une forte visibilité à l’annonceur. L’internaute est pour ainsi dire obligé de voir la publicité. Cela engendre donc logiquement un inconfort pour ceux qui les subissent. Ces types de publicités ne représentent pas, heureusement, une majorité sur internet et certains formats, comme les pop-ups, tendent à disparaître. La nature intrusive de ces publicités sont à l’origine d’une certaine quantité de clics réalisés « par erreur » par des internautes essayant sans succès de les faire disparaître, générant ainsi des taux de clics faussement élevés. Il vous reviendra de faire un arbitrage entre intrusivité et visibilité. Il est préférable, dans la mesure du possible, de limiter au maximum l’usage de ces formats.
Une bannière dans son expression la plus simple consiste en une image fixe, le plus souvent au format JPEG (.jpg) ou, moins souvent en GIF ou PNG. Les bannières JPEG sont plus répandues car ce format offre un excellent ratio qualité / poids. Les bannières doivent être les plus légères possible, notamment pour s’afficher rapidement.
Viennent ensuite les bannières animées, soit au format Flash (fichiers SWF à prononcer « swif ») lorsqu’elles comprennent des animations riches, voir du son, ou au format GIF animé. L’avantage de ce dernier format est une compatibilité très large avec la majeur partie des terminaux et navigateurs du marché, là ou le Flash n’est parfois pas compatible, notamment sur les terminaux mobiles.
Remarque Le son dans une publicité est une dimension supplémentaire de son intrusivité. L’IAB recommande de ne pas l’activer par défaut dans une publicité.
La technologie Flash apporte depuis les années 2000 de l’interactivité aux publicités web. Certaines bannières conçues dans ce format deviennent de véritables applications où il est possible de jouer, voir de consulter des caractéristiques produit. Le plus souvent cependant, cette technologie est mise à profit pour animer une bannière qui autrement aurait été fixe. Cela passe du texte qui apparaît à un arrière plan qui change ou à des images qui se meuvent. L’objectif étant parfois double : d’une part faire apparaître un message si long qu’il n’aurait pas été lisible sur une bannière statique, l’autre étant d’attirer le regard des internautes. Ce format reste très populaire même si l’expérience montre9 que les bannières fixes génèrent souvent un taux de clic supérieur, probablement car elles sont perçues comme moins intrusives par les internautes.
Les campagnes d’affichage importantes, de portée nationale, nécessitent de fournir aux régies un grand nombre de bannières sous différents formats de façon à pouvoir être affichées sur un maximum de sites (tous les sites n’offrent pas des emplacements dans toutes les tailles). De plus, n’oubliez pas, si vous produisez principalement des bannières Flash, de prévoir l’équivalent au format image : GIF animé ou en JPEG fixe. Certains adservers peuvent détecter si les navigateurs des internautes savent lire le Flash et, dans le cas contraire, diffuser les publicités au format image.
Le publi-rédactionnel est une technique publicitaire qui permet à un annonceur de publier un texte au sein du contenu éditorial d’un site web. Ce format bénéficie d’une belle visibilité car il est intégré au reste du site et profite d’une certaine manière de la crédibilité de l’éditeur. Avantage supplémentaire, il sera souvent diffusé même chez les internautes qui utilisent des lecteurs de flux RSS, c’est-à-dire qui ne vont pas consulter le contenu d’un site directement depuis leur navigateur, ou qui utilisent un bloqueur de publicité.
Remarque Ce type de publicité est particulièrement adapté aux blogs. Certains d’entre eux accepteront, moyennant finances, de reprendre la communication que vous allez leur soumettre. Attention cependant : il est obligatoire de préciser de façon claire dans l’article en question qu’il s’agit d’un « billet sponsorisé ».
Certains annonceurs choisissent de lancer des campagnes d’affichages hors du web sur des supports comme la presse, les panneaux d’affichage urbain, la radio ou la télévision pour promouvoir leur site web. Ces opérations offrent l’avantage de toucher un grand nombre de consommateurs. Il est également possible de toucher des personnes que l’on ne peut que difficilement atteindre au travers du web. Mais ces médias hors-ligne présentent tout de même quelques désavantages. D’une part, ils peuvent être coûteux. Une demi-page de publicité dans le journal gratuit 20 minutes coûte par exemple près de 100.000 euros10. Le coût d’un spot de 30 secondes sur TF1 en prime time revient à peu de choses près au même prix11. D’autre part, le public touché n’est pas sur son ordinateur. Le passage de la publicité au site n’est donc pas naturel. On devra donc se contenter de diffuser des opérations de notoriété au retour sur investissement par nature très lent, voir négatif. Enfin, contrairement au marketing web, il est compliqué de bien mesurer l’impact d’une publicité hors-ligne. Le mieux que l’on puisse faire est de mettre en avant une URL unique spécialement créée pour l’occasion qui permettra de mesurer le nombre de visites générées par la publicité. Par exemple, au lieu de promouvoir monsite.com, on préféra inciter les consommateurs à se rendre sur monsite. com/offre ou monsite.com/web de façon à bien identifier les internautes qui arrivent grâce à l’opération hors-ligne en question.
La plateforme Adwords de Google permet de lancer facilement des campagnes d’affichage sur un réseau de contenu (le GDN ou « Google Display Network ») qui compte des millions de sites.
Remarque La régie Google Adwords fait l’objet d’un chapitre complet (le suivant). Nous y faisons pourtant référence ici car elle offre la possibilité de lancer des campagnes d’affichage très simplement.
Google vous permet de transférer vos propres bannières. Les formats acceptés correspondent aux standards pour les campagnes d’affichage : bannières horizontales, verticales, pavés et tous les types de fichiers classiques sont compatibles : jpg, gif, png et swf (format flash). Vous pouvez aussi diffuser des annonces textes ou utiliser l’outil de création d’annonces graphiques.
Les publicités interactives animées sont réalisées le plus souvent grâce à la technologie Flash. Il faut pour cela faire appel à des spécialistes (graphistes et développeurs Flash). Heureusement, Google met à la disposition de ses annonceurs un outil qui permet, sans connaissance en graphisme et en développement, de créer très simplement des annonces graphiques et animées.
Remarque Il permet également la diffusion de publicités vidéo mais nous en parlerons en détail dans le chapitre dédié à ce média.
Cet outil permet de générer des bannières animées en de multiples formats grâce à un formulaire unique. Il suffit de soumettre les éléments de l’annonce : titre, description, logo, label du bouton d’action, image du produit, et de choisir des couleurs. Le logiciel se chargera de générer automatiquement jusqu’à 5 ou 6 bannières aux formats différents : horizontal, vertical et pavé. Google met même à votre disposition différents « thèmes graphiques » qui permettent de personnaliser encore d’avantage la conception des annonces : enseignement, sports, finances, technologie, hôtellerie et plus.
Créer une campagne d’affichage sur Adwords est possible au travers du même formulaire que pour une campagne Google classique. Néanmoins, il vous sera possible de paramétrer certaines options spécifiques en plus :
Google offre deux possibilités de ciblage des sites de son réseau de contenu sur lesquels vous souhaitez que vos annonces s’affichent.
Cette option, appelée « Pages pertinentes sur l’intégralité du réseau » donne la responsabilité du choix des pages à cibler à l’algorithme de la plateforme. Il choisit les sites du réseau de contenu en fonction des mots clés sélectionnés au niveau de la campagne. Nous traitons de cette partie au chapitre prochain.
Pour accomplir un ciblage manuel, l’option à choisir lors du paramétrage de la campagne s’appelle « Pages pertinentes uniquement sur les emplacements et pour les types d’audience que je gère ». À l’instar des outils de recherche et de sélection de mots clés (que nous verrons au prochain chapitre), Google met à la disposition des annonceurs un outil de recherche d’emplacements. Cet outil permet de sélectionner des sites, à l’intérieur du réseau de contenu, sur lesquels vous souhaitez que vos publicités s’affichent. Vous pouvez également choisir des catégories. Cette recherche se fait très simplement : l’utilisateur rentre un mot clé et une liste de sites sur la thématique recherchée apparaît.
Remarque Depuis peu, Google met également à disposition des marketeurs un outil permettant de cibler les internautes selon leurs centres d’intérêt. Cela est possible grâce à leur historique de navigation. Si certains internautes visitent régulièrement des sites d’astronomie, par exemple, l’algorithme en déduira qu’ils aiment observer les astres. Cette audience sera donc particulièrement intéressante pour les annonceurs qui souhaitent promouvoir des télescopes.
Adwords permet de lancer facilement des campagnes d’affichage. Pas de négociation, de contrat à signer. Il vous suffit de transférer vos bannières et de sélectionner des emplacements et votre campagne est en ligne. Tous les sites ne sont cependant pas disponibles sur cet plateforme. Tous les emplacements non plus. En outre, vous pourriez bénéficier de meilleures conditions en négociant en direct avec un éditeur de site ou une régie. La régie « display » de Google présente de nombreux avantages mais ne saurait constituer obligatoirement le seul support pour vos campagnes d’affichage.
Pour rappel, une campagne d’affichage consiste à créer des ensembles de bannières et à négocier leur affichage sur des sites pertinents pour l’audience visée. Nous allons maintenant découvrir comment optimiser une campagne d’affichage. Mais tout d’abord pourquoi faudrait-il optimiser ces campagnes ? Tout simplement pour obtenir plus de résultats avec le même investissement. En tant qu’annonceur, vous achetez le plus souvent des affichages et vous (ou votre agence) êtes l’auteur des bannières. Il vous revient, à vous, de faire en sorte que ces affichages génèrent le plus de clics possible (donc de visites sur votre site) pour que l’impact économique de cette campagne soit le plus important possible. En d’autres termes, il convient de faire en sorte d’augmenter le taux de clic, c’est-à-dire la proportion d’internautes qui, parmi ceux qui voient une publicité de votre campagne, cliquent dessus. Vous pouvez jouer, pour ce faire, sur plusieurs leviers (certains d’entre eux nécessiteront une renégociation avec la régie ou une modification de la configuration de la campagne) :
Tous ces paramètres relèvent de l’organisation de la campagne et de sa diffusion. La conception des bannières a bien évidemment une influence sur la performance d’une campagne. On peut difficilement savoir à l’avance le design qui « cliquera » le plus. C’est pourquoi, lorsque vous en aurez la possibilité, vous devrez diffuser plusieurs versions de la même bannière afin de détecter, au bout de quelques temps, celle qui est la plus performante (nous en parlerons plus largement dans la troisième section).
Remarque On observe deux tendances de fond qui sont par ailleurs de façon surprenante antagonistes. D’une part l’augmentation des tailles d’écran des ordinateurs de bureau, qui rend les bannières de petites tailles encore plus petites (donc moins visibles) et d’autre part la croissance des usages mobiles du web, donc l’utilisation d’écrans plus petits dont la majorité ne peuvent pas afficher de Flash.
Contrairement au marketing des moteurs de recherche, et à d’autres supports, les campagnes d’affichage web avaient accusé le coup pendant la crise de 2009 et reculé en volume alors que le marché croissait de 6%12 malgré la crise. L’ancêtre du marketing web, déjà mis à mal par d’autres segments, était-il sur le déclin ? Cela n’est plus évident aujourd’hui si l’on en croît les chiffres 2010 qui montrent une croissance des campagnes d’affichage de 12%, soit 3% de plus que la croissance générale du marketing digital. Cela est la conséquence de plusieurs facteurs, dont la croissance de la publicité vidéo et l’émergence du reciblage marketing aussi appelé « remarketing » ou « retargetting ».
Cette nouvelle façon de faire des campagnes d’affichage plus performantes consiste à sauvegarder dans un cookie, petit fichier texte stocké sur les ordinateurs des internautes, des informations concernant les produits ou les sites qu’ils ont consultés et de diffuser, sur différents sites, des bannières qui vantent les mérites de ces mêmes produits. Prenons un exemple : si Jean Dupont se rend sur un site de mobilier et consulte des fiches articles concernant des canapés, le système de reciblage marketing va déposer sur son ordinateur un cookie et fera en sorte d’afficher sur les sites qu’il consultera ensuite, des bannières proposant les canapés qu’il a au préalable consultés. L’objectif est bien entendu d’améliorer la pertinence des bannières pour chaque internaute et d’améliorer le taux de clic et le taux de conversion.
Ces campagnes personnalisées et basées sur les produits qu’ont vus les internautes sont appelées des campagnes de reciblage ou de remarketing. En fonction des annonceurs et des produits, les taux de clics de ces opérations peuvent être multipliés par un facteur allant de 2 à 10 et les taux de conversion peuvent s’avérer jusqu’à 30% supérieurs 13 à ceux de campagnes classiques. Ces chiffres sont cependant à prendre avec précaution. Toutes les campagnes de remarketing ne sont pas plus performantes que leurs équivalentes classiques. Par ailleurs, certaines ventes réalisées à partir d’une bannière reciblée l’auraient été de toutes façons par un autre canal si l’internaute n’y avait pas cliqué. Il n’en reste pas moins que ce système est très intéressant pour « rattraper » les internautes qui ont visité un site sans pour autant avoir accompli une transaction.
Comme nous l’avons expliqué précédemment, lorsque l’on « marque » un internaute, son navigateur reçoit un nouveau cookie. Cette action de marquage intervient lorsque ce dernier visite une page bien précise qui comporte le traceur de reciblage. Ce petit programme Javascript s’ajoute assez simplement au code source d’un site. Votre tâche sera donc de choisir les pages ou les sections d’un site au travers desquelles vous souhaitez marquer les internautes. À chaque fois qu’un internaute en visite une, il rentre dans une catégorie bien précise. Imaginons que vous deviez marquer un site proposant des chocolats à la vente. Vous pourriez vouloir marquer trois sections avec des identifiants différents : chocolat blanc, chocolat noir et chocolat au lait. Cela vous permettra de créer trois catégories d’internautes à recibler en fonction des types de chocolat qu’ils ont préférés. Cela permettra, vous l’avez compris, de leur diffuser des publicités qui seront plus à même de les convaincre.
Remarque Pour commencer dans le remarketing, il est préférable de marquer l’ensemble de votre site. Ainsi tous les internautes qui le visitent seront dans une catégorie unique que vous pourrez recibler plus facilement.
Petit à petit vous pourrez affiner votre marquage. Imaginez par exemple que vous placiez le traceur sur la page « Mon compte » de votre site : cela vous permettrait de ne cibler que les personnes qui sont déjà inscrites chez vous, donc de lancer des campagnes de fidélisation. Les serveurs publicitaires qui autorisent le reciblage peuvent également combiner les catégories, voir les retrancher les unes aux autres. Imaginez que vous ayez deux catégories : l’une générale (le marqueur est sur tout le site) et l’autre sur la page « Mon compte ». Si vous retranchez ces deux populations, il ne vous reste que les internautes qui ne se sont pas identifiés. Cette nouvelle catégorie comporte probablement une population plus importante d’individus qui ne sont pas encore vos clients. Ils ont donc potentiellement plus de valeur pour vous. Le reciblage, dans ce cas, vous permet de diffuser vos publicités à des internautes qui vous ont visité, mais qui, en majorité, ne sont pas encore vos clients.
Le cookie que nous allons déposer sur l’ordinateur des internautes a une durée de vie limitée. Il s’efface tout seul au bout d’un certain temps. C’est seulement pendant la durée de vie de ce petit fichier texte que l’internaute sera potentiellement la cible de votre campagne (si vous stoppez la campagne, la présence du cookie ne sera d’aucun effet). Il vous reviendra de choisir cette durée, en général entre quelques jours et un mois. Cela dépendra de votre cycle de vente : vous reciblerez différemment un client sur un marché d’achat impulsif que sur un marché où un achat nécessite une longue phase de recherche et de réflexion.
Nous avons vu que nous pouvions combiner ou soustraire des populations. Vous pouvez également y appliquer des opérateurs logiques. Imaginons que vous souhaitiez promouvoir une opération promotionnelle valable uniquement pour les internautes qui commandent un ordinateur portable et un accessoire externe. Vous souhaitez recibler les personnes ayant consulté une fiche article d’ordinateur et une fiche article d’accessoire. Vous définirez dans l’adserver que nous n’afficherez votre publicité que si l’internaute à le premier cookie ET (opérateur logique) le deuxième cookie.
Allons plus loin (cela vous permettra d’entrevoir toutes les possibilités qu’offre cette technologie). Vous avez déterminé que les internautes mettent en moyenne 5 jours pour se décider à passer commande, entre le moment où ils visitent votre site pour la première fois et l’acte d’achat. Vous décidez donc de recibler vos visiteurs 5 jours après leur visite pendant 2 jours. Il vous suffit d’installer deux marqueurs sur les pages de votre site. L’un générera un cookie d’une durée de vie de 5 jours, l’autre un cookie d’une durée de vie de 7 jours. La logique que vous indiquerez à l’adserver sera très simple : n’affichez une publicité que si l’internaute a le cookie 2, sauf s’il a le cookie 1. Ainsi, vous ne ciblerez que les personnes entre le jour 5 et le jour 7 suivant leur visite.
Le plus simple pour débuter en reciblage est d’utiliser Adwords. Il faut se rendre dans l’onglet « Audience », cliquer sur le bouton « Ajouter des types d’audience », cliquer sur le lien « Listes de remarketing » puis sur le lien « Créer et gérer des listes » situé en bas de la liste des audiences. Vous pourrez y nommer votre liste (c’est-à-dire une catégorie d’internaute), spécifier la durée de vie du cookie et télécharger le traceur Javascript à intégrer dans votre site. Mais ce n’est pas la seule régie qui propose cette fonctionnalité. Il est d’ailleurs important de préciser, car cela n’est pas souvent le cas, que des entreprises françaises sont bien positionnées sur ce marché. Il s’agit des sociétés Critéo et Nextperformance.
Nous avons fait le choix de débuter cette section concernant la diffusion des publicités par ce support, les campagnes d’affichage ou le « display », car il permet d’appréhender le marketing web par ce qu’il a de plus visible et de plus connu : les bannières. Vous pourriez être surpris par la taille de ce chapitre car finalement nous sommes allé assez vite. En effet, nous avons prévu de vous faire découvrir en détail des supports qui s’apparentent au display et qui auraient très bien pu en faire partie : la vidéo, le marketing des réseaux sociaux, le mobile. Les principes que nous venons de voir nous seront cependant utiles pour mieux comprendre ces supports nouveaux qui sont, d’une certaine façon, de nouvelles adaptations des campagnes d’affichage traditionnelles.